«Ce n'est pas la
profession qui honore l'homme, c'est l'homme qui honore sa profession».Pasteur
Il ne faut pas
reprocher à une flèche d'être acérée, et on a le droit de décocher quelques-unes
à l'adresse des parlementaires qui, hormis une minorité qui fait preuve d'une
probité exemplaire, ont droit à des remontrances bien méritées du moment où ils
sont bénis du pouvoir mais maudits du peuple !
Transformé en
chambre d'enregistrement, la chambre basse qui porte bien son nom au sens
propre et figuré, n'est mue que par de vils desseins visant à contrarier le
peuple et servir la cour. Où est cette conscience professionnelle qui doit
porter en elle et qui doit verser chez ceux qui l'exercent la moralité la plus
haute? Cette charge, qui exige du courage et de l'honnêteté, ne doit en aucun
cas incomber aux couards et aux opportunistes! Nos députés, au lieu de cumuler
ses vertus indispensables à leur fonction de représentants du peuple, défendant
becs et oncles son intérêt, se sont transformés en une sorte de mutants où le
paraître et l'avoir ont chassé chez eux l'être et la conscience. Cumulant
salaire et affaires, ces parlementaires ne se soucient guère du désarroi
profond d'un large pan de la société algérienne.
Pratiquant tantôt
une politique de gribouille et tantôt une démarche de guingois, les députés se
sont fourvoyés dans le labyrinthe de la cupidité et de la vacuité. A quand
cette errance calamiteuse!? Jusqu'à quand continuent-ils de traiter de populace
et de plèbe les citoyens dont ils sont censés représenter ? Nos députés n'ont
encore fait que détruire. Ils cèdent aujourd'hui à la tentation de reléguer au
second plan l'intérêt de la Nation. Où sont passées les harangues des parlementaires
d'antan qui, sur un ton solennel et franc, faisaient sursauter de fierté et de
patriotisme le commun des mortels?
Il est donc plus
que nécessaire de rappeler aux locataires du parlement leur mission car seuls
la vertu, l'intégrité et le sérieux sauront soulever ces hommes de cette
reptation servile. La première mission des députés est de représenter les
citoyens dans leurs diversités politiques et de faire vivre et vivifier le
débat d'idées.
Porte-parole de
ses concitoyens et contrairement à une idée reçue, le député ne représente pas
uniquement sa circonscription mais l'Algérie toute entière. Il détient un
«mandat national»: c'est en pensant aux intérêts de tous les citoyens qu'il
doit prendre ses décisions, notamment lors du vote des lois.
Mais naturellement,
chaque député défend les intérêts de sa circonscription d'élection, par exemple
en matière d'emplois ou d'équipements. En contact quotidien avec sa région, le
député peut ainsi faire le lien entre la réalité quotidienne des algériens et
les grands centres de décisions nationaux.
Évidemment,
chaque député s'investit dans un engagement politique quotidien. Il peut
s'inscrire ou s'apparenter à un groupe politique. Dans ce cadre, il peut plus
facilement accomplir ses missions: déposer des propositions de texte, amender
les lois en discussion, contrôler et questionner le Gouvernement. En
choisissant de soutenir celui-ci au sein de la majorité ou, à l'inverse, de
défendre les points de vue de l'opposition, en animant le débat politique dans
sa circonscription, le député fait vivre la démocratie au quotidien.
La seconde
mission également cruciale c'est de légiférer. Le vote de la loi est la mission
la plus connue de L'Assemblée nationale. Avant qu'un texte ne devienne une loi
de la République, il doit franchir 4 grandes étapes: L'élaboration des projets
et des propositions Les textes discutés à l'Assemblée sont proposés soit par le
Gouvernement - on parle alors de projets de loi - soit par un parlementaire -
on parle alors de propositions de loi. Avant d'être discuté en séance publique
dans l'hémicycle, les textes sont examinés en commissions. Afin que le débat
soit le plus approfondi possible, la commission saisie désigne sur chaque texte
un député «rapporteur» chargé d'en étudier les forces et les faiblesses ainsi
que les moyens de l'améliorer.
Ensuite, les
députés examinent les textes article par article. A cette occasion, ils
débattent des amendements, c'est-à-dire des modifications ou des ajouts
proposés au texte en discussion. Puis, ils votent sur l'ensemble du texte. Le
vote se fait normalement à main levée. Pour les votes importants, on peut
recourir au scrutin public qui est publié par la suite au Journal Officiel. Le
texte doit également être discuté et adopté dans les mêmes termes par l'autre chambre
du Parlement, le Sénat. Ce va-et-vient du texte est appelé «navette
parlementaire». Si les deux assemblées ne parviennent pas à se mettre d'accord,
le Gouvernement peut décider de donner le «dernier mot» à l'Assemblée nationale
dont c'est la version qui prévaut. La loi doit ensuite être promulguée par le
Président de la République et publiée au Journal Officiel avant d'être
applicable.
La troisième
mission majeure du député est celle du contrôle de l'exécutif, c'est-à-dire du
gouvernement. Il peut interroger ce dernier de manière orale ou écrite. Ce
contrôle de l'exécutif ne s'exerce pas uniquement auprès des ministres mais il
concerne tous les services de l'Etat.
Contrairement aux
idées reçues, la partie la plus importante du travail d'un député (en terme
d'heures) a lieu non pas en séance publique mais en commissions, auditions,
groupes de travail, même si bien entendu les temps forts de l'action
parlementaire ont lieu dans l'Hémicycle. Enfin, dans le cadre de son contrôle
de l'action gouvernementale, l'Assemblée Nationale peut renverser le
gouvernement par le vote d'une motion de censure.
A la lumière de
ces éclaircissements sur le rôle majeur du parlementaire, on est dans le droit
le plus légitime de s'interroger sur la capacité de nos députés à s'investir
sérieusement et fidèlement dans leur mission. Eux qui sont issus de la fraude
et des magouilles ne peuvent générer que décadence et désolation.
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Posté Le : 15/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Redha Amezrar
Source : www.lequotidien-oran.com