On sait le grand talent de conteur de l'écrivain Yasmina Khadra. Il nous en administre une nouvelle preuve avec son dernier roman, publié aux éditions Julliard, Nos anges meurent de nos blessures.Lyon
De notre correspondant
Dans cette histoire terrifiante de Turambo, il ne manque que l'image pour la rendre encore plus vraie que nature.
C'est que Khadra force sur les détails de la description des lieux comme de la psychologie du personnage central et de ses acolytes.
Lui est un pauvre hère vivant en Algérie dans les années 1920, devenu boxeur et qui risquera de finir sur l'échafaud. On l'appelait Turambo, parce qu'il venait de ce hameau perdu dans la misère apportée par la puissance coloniale aux Algériens de deuxième zone.
Dans un entretien au quotidien régional L'Est Républicain, l'auteur explique : «Il s'agit d'une Algérie coloniale méconnue, partiellement racontée, réduite à des souvenirs familiaux ou à des récits de voyage. Cette époque m'interpelle avec force. Elle est fascinante et se prête aussi bien aux sagas qu'aux épopées. Après Ce que le jour doit à la nuit, il me tardait d'y revenir, de défoncer ses portes dérobées, de soulever ses tentures et de m'aventurer au fond de ses trappes.» Un petit mot sur l'histoire : tout commence par une condamnation à la peine capitale. Turambo, alors qu'il va être exécuté, se souvient de son parcours brisé. Son histoire ' Celle d'un gamin déshérité qui a grandi dans un bidonville de Sidi Bel Abbès, au sud d'Oran, dans les années 1920.
Sorti des injustices qui ont été son berceau, il s'élève à la force de ses poings en devenant boxeur professionnel. «Sagas et épopées», cela correspond parfaitement à l'enchaînement de ces 403 pages où le lecteur reste hypnotisé par le récit de cette montée aux nues d'un personnage qui goûte à la réussite et au plaisir, dans ces combats gagnés de haute lutte et avec les femmes, pas toujours très nettes, qu'il aime. Sauf que dans le monde de la boxe, rien n'est rose. D'ailleurs, au pays de l'exploitation, selon la couleur de peau, la réussite peut s'avérer heureuse ou révéler un champ mortel d'épines. Une nouvelle fois,Yasmina Khadra frappe fort, assénant une 'uvre qui déboucherait tout naturellement sur un feuilleton aux épisodes passionnants. Avis aux téléastes !
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Posté Le : 25/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com