Noredine Aït Hamouda à Tizi Ouzou 'Pacifique ou violent, le changement est inéluctable !'

'Le changement est inéluctable dans notre pays', a déclaré, à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a animée hier à l'hôtel Lala Khedidja de Tizi Ouzou, le député du RCD, Nordine Aït Hamouda, convaincu que de manière pacifique ou de manière violente, ce changement finira quand même par se produire. Pour le député du RCD, soit le régime admet qu'il a réussi l'échec et que Bouteflika a piégé l'avenir du pays au moins pour la décennie à venir et accepte donc un changement pacifique, soit il sera confronté à un changement violent.
Cette seconde option d'un changement violent, souligne Aït Hamouda, est la plus plausible tant le régime continue de vivre dans son vase clos et reste incapable d'apporter les vraies réformes attendues par le peuple. 'Les quelques réformettes apportées l'ont été sous la pression de la communauté internationale et non pas parce que du jour au lendemain nos dirigeants sont devenus des démocrates', déclare-t-il considérant que 'de toute manière le mot démocratie n'existe pas dans leur disque dur'. Abordant la situation, notamment sécuritaire en Kabylie, le conférencier estime que 'la région est aujourd'hui prise entre le marteau du terrorisme et l'enclume de l'armée qui, après la gendarmerie qui s'est spécialisée dans l'assassinat des jeunes, a tendance à se spécialiser dans l'assassinat de vieilles femmes. Dans un autre pays, après ce qui s'est passé à Azazga, le chef
d'état-major et le ministre de la défense auraient démissionné'.
Tout en s'interrogeant pourquoi les bavures militaires ne se produisent qu'en Kabylie, l'orateur estime que lorsqu'aucune démission n'est enregistrée, ça veut dire que ces bavures sont tolérées. 'Comme hier on a dénoncé les assassinats commis par les terroristes, nous dénonçons aujourd'hui ces assassinats commis par l'armée', dira le fils du colonel Amirouche qui n'a pas manqué, sur le plan économique, de dénoncer 'les budgets déjà maigres alloués à la wilaya de Tizi Ouzou et qui sont pour l'essentiel renvoyés parce que non consommés par les différentes directions dont la culture, les transports, la santé, l'agriculture et le tourisme.' Intervenant dans un contexte fait d'attaques au vitriol contre son parti, Nordine Aït Hamouda n'hésite pas à répondre, avec des propos les plus acerbes et les critiques les plus virulentes, aux dirigeants du FFS et au président de la JSK, Moh-Cherif Hannachi. 'Notre adversaire n'est pas le FFS, mais plutôt le pouvoir, mais cela fait 3 ans que les dirigeants de ce parti attaquent le RCD pour des motivations d'ordre psychiatriques. Aït Ahmed n'admet jamais l'émergence de nouvelles têtes en Kabylie, c'est lui le fossoyeur de la Kabylie et le bradeur du combat démocratique. C'est une supercherie que d'imposer un touriste comme un combattant d'un front politique radical', dira Aït Hamouda soulignant qu Aït Ahmed qui vit à l'étranger depuis 1950 n'a aucun lien avec l'Algérie si ce n'est de s'en servir pour vivre mieux là-bas'.
S'agissant des marches organisées par la CNCD à Alger dans le sillage des révoltes arabes, le député du RCD a répondu à Karim Tabou qui expliquait le refus du FFS de prendre part à la marche du 12 février par le fait que ces marches ont été organisées par le pouvoir, en soulignant qu au moment où des gens descendaient dans la rue, le FFS a été convoqué à tenir un meeting dans une salle'. 'Comment Aït Ahmed avait vendu sa villa, pourtant incessible, et comment son argent a été transféré vers l'étranger ' Comment avait-il réussi à s'évader de la prison un 1er mai et qui l'a aidé à s'enfuir vers les frontières marocaines s'interroge Nordine Aït Hamouda avant de réorienter ses flèches vers Hannachi. 'C'est un sous-traitant du régime qui exécute une feuille de route des anti-kabyles tapis dans le pouvoir. Il a été chargé de souiller un des symboles de notre région', dira-t-il à propos du président de la JSK avant d'ajouter au sujet du manque d'aide des investisseurs de la région à la JSK. 'Aux traîtres de tous bords, nous disons faites vite, les changements arrivent', a conclu le député du RCD.