Algérie

Nordine Saâdallah, président provisoire de la Fédération des émigrés de France, à "Liberté" "Nous souhaitons mettre nos compétences au service de notre pays"



Originaire de Sétif, Nordine Saâdallah est issu de la région d'Annemasse (Est de la France) où il exerce comme directeur du centre social. Il est également directeur de mémoire à la Haute école de travail social (HETS) de Genève.Liberté : D'abord, comment évaluez-vous votre séjour à Alger et le programme qui vous a été proposé '
Nordine Saâdallah : Le programme était très chargé de l'arrivée jusqu'à aujourd'hui, (lundi dernier, ndlr). Nous avons bénéficié de plusieurs visites culturelles. J'avais déjà fait l'Algérie en sac à dos, en 2004, pendant un mois, d'Est en Ouest. Je suis allé dans des petits hôtels et chez l'habitant. Mais, cette fois-ci, j'ai découvert l'autre versus de l'Algérie que représente le gouvernement de mon pays. Pour moi, dans les deux cas, il n'y a pas deux mondes ; il y a, des deux côtés, de la volonté d'avoir ce qu'il y a de mieux pour son pays.
Ce qui nous a été présenté est un véritable projet de la société algérienne. Sur les points qui nous concernent particulièrement, nous, Algériens qui vivons en France, c'est notamment les questions des transports et des démarches administratives. Sur l'ensemble de ces points, nous avons été rassurés. À commencer par les transports. Le ministre qui nous a reçus au port d'Alger a bien fait l'annonce du renouvellement de la flotte avec l'achat de nouveaux bateaux. Il y a aussi l'amélioration de toutes les démarches administratives et douanières.
Cela, nous l'avons vécu sur le "Tariq". Cette fois-ci, effectivement, il y avait à bord un poste de douane. Et cela, c'était une véritable préoccupation pour nous quand on venait en Algérie. Donc, on est déjà dans cette démarche, ce n'est pas un effet d'annonce.
Le deuxième volet qui nous préoccupait est lié aux services consulaires, et le ministre de l'Immigration (secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, ndlr) a aussi fait des annonces dans ce sens. Donc, on était venu avec des questions et on a eu des réponses. Et ces réponses nous les apporterons, à notre tour, à nos compatriotes vivant en France. L'autre volet qui nous a été présenté, c'est celui du tourisme.
Le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme veut que vous soyez des ambassadeurs à l'étranger pour faire la promotion de la destination Algérie...
Moi, je veux dire qu'avec ou sans projet, nous sommes déjà des ambassadeurs de l'Algérie à l'étranger ; la pub on la fait.
Cela nous le portons dans le c'ur ; avec ou sans infrastructures, nous, les Algériens, venons chercher nos racines et notre terre, cueillir ses fruits, etc.
Sinon, avez-vous déjà convaincu des étrangers à venir en Algérie '
Oui, je l'ai déjà fait personnellement, j'avais fait venir, et à maintes reprises, des amis français. Cependant, il faut reconnaître que la tâche de convaincre un plus grand nombre d'étrangers à se rendre dans notre pays nécessite beaucoup de travail. Ce travail repose effectivement, énormément sur nous, qui devons agir dans le cadre de la fédération que nous venons de créer et à travers également les réseaux sociaux.
Justement, quels sont les objectifs de la Fédération des émigrés de France, créée à même sur le "Tariq" à l'occasion de la "Traversée de la fidélité" '
Avant de parler d'objectifs, je juge qu'il est pertinent de faire d'abord le constat. Aujourd'hui, il y a plus de 5 millions d'Algériens qui vivent en France et il n'y a pas de personnes qui coordonnent, il n'y a personne qui fait du réseau, et, à un moment donné, il n'y a plus personne qui crée du lien entre ces millions d'Algériens éparpillés sur l'ensemble de l'Hexagone.
Donc, il y a d'abord à tisser ce lien entre nous, puis 'uvrer à améliorer la situation des émigrés.
Votre fédération ressemblera-t-elle à l'ancienne Amicale des Algériens de France '
Non pas du tout. Certes, les gens de l'Amicale avaient fait un énorme travail durant les années 1989 et 1990. Donc, on n'est plus dans ce rapport de déni ou de l'autisme, mais aujourd'hui, les temps ont changé.
Et eu égard au tissu du mouvement associatif qui s'est métamorphosé également, avec l'existence aujourd'hui de quelque 800 associations d'Algériens en France, notre fédération n'aura donc forcément pas la même structuration de l'Amicale.
Avez-vous un message à faire passer '
Mon message, je l'adresse aux harraga croyant trouver un eldorado en Europe.
Je leur dis que nous, qui vivons là-bas, notre grand souhait est de mettre nos compétences au service de notre pays.
Si nous avons reçu notre éducation et notre formation en France que nous remercions, c'est pour les mettre au service de notre pays.
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