Le 19 août dernier, le Gatia, milice progouvernementale, avait attaqué la localité d'Anefis au Nord-Mali contrôlée par les rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Opération que la CMA a dénoncée comme étant une violation de l'accord de paix signé sous l'égide de la médiation internationale conduite par l'Algérie et averti qu'elle ne resterait pas passive si rien n'est fait contre les responsables de cette violation.Depuis, la situation reste éminemment explosive au Nord-Mali d'autant que la CMA a fait savoir qu'elle se retire du processus de mise en ?uvre de l'accord de paix. Il est évident que son retrait bloque le timide début de cette mise en ?uvre qui butait sur le climat de méfiance que les deux parties signataires de l'accord de paix d'Alger se marquait l'une envers l'autre. Chacune de ce fait se rejette la responsabilité du peu de progrès accompli dans la concrétisation des stipulations de l'accord et s'accusent mutuellement de chercher à s'affranchir des engagements souscrits.L'attaque et la prise de la localité d'Anefis par les éléments de la milice progouvernementale le Gatia donne en tout cas crédit aux allégations de la Coordination des mouvements de l'Azawad. Lesquelles consistent à considérer que cette opération n'a pas été menée sans l'aval des autorités de Bamako dont la stratégie serait que tout en berçant la rébellion de l'illusion qu'elles s'en tiennent au respect des clauses de l'accord, y compris celle qui dispose que rien ne doit être entrepris par l'une ou l'autre partie contre les positions occupées par elles à la signature de l'accord, elles poussent en sous-main les milices du Nord-Mali à mener des attaques pour déloger les rebelles de la CMA de celles qu'elles contrôlent.La Minusma a donné un fondement de réalité à l'accusation formulée par la CMA en confirmant que c'est le Gatia qui a été le responsable des affrontements qui ont eu lieu dans la localité d'Anefis. Si elle n'a pas été jusqu'à y voir une opération commanditée par Bamako, elle n'en fait pas moins pression sur son gouvernement pour qu'il impose à la milice alliée son retrait de cette localité et le retour au statu quo ante qui prévalait. Ce qui confirme sans que cela soit dit ouvertement que la Minusma n'est pas dupe du rôle des autorités maliennes dans cette affaire. Il était prévisible que la mise en ?uvre de l'accord de paix pour le Mali allait être confrontée à des man?uvres et des subterfuges par lesquels chacun des contractants chercherait à imposer aux autres sa vision de la paix au Mali et les conditions de celle-ci.Ils y sont d'autant enclins que l'accord de paix qu'ils ont signé pèche pour avoir laissé à ses signataires la latitude d'interpréter à leurs convenance et calculs ce qu'il leur a tracé pour aller à la paix et la réconciliation. La médiation internationale autant que la Minusma ont trop présumé nous semble-t-il sur la sincérité et la volonté des parties maliennes à ramener la paix au pays. Il leur faut désormais « taper sur la table » et ne plus hésiter à mettre à nu la responsabilité des uns et des autres dans le blocage du processus de mise en ?uvre de l'accord de paix. Faute de quoi le Mali s'en retournera à la « case départ », ce qui aura une conséquence désastreuse pour son intégrité et fera l'affaire des groupes djihado-terroristes qui sévissent au Sahel.
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Posté Le : 27/08/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com