Algérie

Nord du Mali Des rebelles touaregs attaquent une ville



Les rebelles touaregs maliens, menés par leur chef Ibrahim Ag Bahanga, ont attaqué, hier matin, la localité de Tinzaouatène, frontalière de l?Algérie et située à quelque 2.000 km au nord-est la capitale malienne, Bamako. C?est le responsable du gouvernorat de Kidal, chef-lieu de la région, qui a fait part à l?AFP de cette attaque en précisant que «c?est Bahanga qui a attaqué et les troupes gouvernementales sont en train de riposter». Le responsable malien a également rappelé que les rebelles détiennent depuis fin août une trentaine de personnes, des civils et des militaires, et ont tiré mercredi sur un avion militaire américain. Cette attaque a été confirmée par plusieurs sources militaires ainsi que des témoins civils qui attestent qu?ils ont entendu, tout au long de la matinée d?hier, des coups de feu à Tinzaouatène. Selon les observateurs, le groupe armé dirigé par Bahanga tenterait actuellement de prendre le contrôle de toute la région de Tinzaouatène, zone d?intenses trafics entre le Maghreb et l?Afrique sub-saharienne. Concernant l?avion américain qui a été attaqué, mercredi, par des éléments du même groupe, un porte-parole du Pentagone, le commandant Ron Hill a confirmé, jeudi, que l?appareil US, de type C-130 a été touché par des armes légères, sans faire de blessés. L?avion «n?a eu que des dommages mineurs, quelques trous dans le fuselage«, a-t-il également précisé. Selon le responsable américain, l?appareil se trouvait au Mali dans le cadre d?un exercice, Flintlock 2007 (22 août - 7 septembre), organisé dans le cadre d?un programme dit de «partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme» (TSCTP). Au terme de l?opération, Bamako avait demandé à l?armée américaine de fournir en vivres ses soldats isolés dans le nord du pays. Le C-130 a largué environ 6,3 tonnes de vivres, selon le porte-parole américain. La coopération militaire entre les Etats-Unis et le Mali s?est intensifiée, ces dernières années, notamment avec la tenue d?exercices militaires conjoints, dans le cadre de la lutte antiterroriste. De son côté, l?armée malienne a dépêché «des renforts en troupes sur le terrain», a-t-on appris de source militaire. «Nous avons effectivement dépêché des renforts en troupes sur le terrain», a déclaré à l?AFP une source militaire à Kidal, chef-lieu de la région d?où les troupes sont parties. La source militaire n?a, cependant, pas voulu confirmer l?information, donnée par des témoins qui affirment avoir vu partir de Kidal, vers la localité de Tinzaouatène, une quinzaine de véhicules militaires. D?anciens rebelles touaregs du Mali et du Niger ont récemment repris les armes, faisant du Sahel une zone d?insécurité et rendant nécessaire une solution sous-régionale pour pacifier cette région désertique mais stratégique.      Si les rebelles du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) et les combattants maliens d?Ibrahim Ag Bahanga appartiennent tous à la communauté touareg du Sahara, leurs revendications ne sont pas les mêmes. Les rebelles nigériens retranchés dans la zone de l?Aïr sont constitués d?un noyau de soldats touaregs de l?armée régulière, qui réclament une meilleure prise en compte de leurs problèmes de réinsertion dans l?armée nigérienne et du développement de leur région d?origine. Ils détiennent depuis juin trente-trois militaires et en ont capturé six autres début septembre lors d?une attaque contre une base militaire à Agharous, dans le nord du pays. Au Mali, Ibrahim Ag Bahanga a repris les armes pour des raisons encore floues. Il détient en otages, depuis fin août, une trentaine de personnes, des civils et des militaires, et réclame pour leur libération, un départ des troupes gouvernementales de la zone de Tinzaouatène. Des troupes de l?armée malienne avaient été envoyées dans cette zone, il y a quelques mois pour «sécuriser» le secteur, considéré comme un «point de passage d?un trafic international de drogue«, selon le gouvernement malien. Le porte-parole du MNJ Mohamed Achérif et celui des ex-rebelles touaregs maliens Amada Ag Bibi ont, certes, démenti catégoriquement, avoir noué une alliance, mais les autorités maliennes estiment que certains «combattants venus du Niger et d?ailleurs», sont engagés aux côtés d?Ibrahim Ag Bahanga. «Nous avons des informations précises dans ce sens», a déclaré récemment, devant les diplomates accrédités à Bamako, le ministre malien de la Défense, Clazié Cissouma.


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