Algérie

Non-voyants



Mais où est le bout du tunnel ?! Pour résumer leur situation, les non-voyants de la wilaya de Constantine dénoncent le mépris affiché par les autorités à chaque fois qu?ils réclament un emploi. « Alors que nos droits sont bafoués, on n?arrive plus à vivre dignement », nous dira un non-voyant ayant perdu son emploi après la dissolution de l?entreprise de fabrication des balais. Avec une aide symbolique des services de l?action sociale, il est réduit à la mendicité pour subvenir aux besoins de son épouse et de ses quatre enfants. Ce cas qui n?est pas le seul illustre le sort réservé à une partie de la population ignorant du reste ses droits élémentaires en l?absence de structures censées prendre en charge ses préoccupations. Concernant le mouvement associatif, la situation est plutôt peu reluisante. Faute de moyens et sans locaux, les rares associations existantes activent presque dans l?anonymat. A part quelques exceptions, les associations des non-voyants sont très peu conviées à des manifestations ou même à des réunions à caractère officiel. « On se sent oubliés de tout le monde, y compris des médias », nous lancera le président d?une association de non-voyants siégeant dans la commune d?El Khroub. Côté enseignement, l?école pour enfants non-voyants sise à la rue Benmeliek, dépendant de la direction de l?action sociale et qui dispense un enseignement d?une qualité jugée très honorable, demeure la seule au niveau de l?Est algérien. En dépit des efforts fournis et des résultats encourageants obtenus chaque année, beaucoup reste à faire, cependant en matière de suivi où les jeunes non-voyants se retrouvent dans un milieu très difficile dans les paliers supérieurs. Très peu d?élèves, d?ailleurs, réussiront à atteindre le cap du baccalauréat et accéder à l?université. Même avec un diplôme universitaire, ils ne parviendront pas à décrocher un emploi. L?expérience de certains diplômés de l?université de Constantine, dans des spécialités jugées difficiles ayant tenu récemment une grève de la faim devant le siège du ministère de l?Emploi et de la Solidarité pour réclamer le droit à un emploi conforme à leur formation, révèle qu?il est difficile d?être non-voyant en Algérie même avec les plus hautes distinctions. Si pour la plupart des non-voyants algériens, à chaque jour suffit sa peine, pour ceux qui gardent un mince espoir pour se faire une place dans la société, le chemin sera encore long à parcourir pour « voir », un jour, le bout du tunnel.


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