Algérie

Non, mais peut-être !



Non, mais peut-être !
Dalil Boubakeur n'en démord pas et vient derechef de signifier son refus de participer à la Fondation de l'islam de France. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, même s'il n'est pas aussi virulent que lors de sa première intervention en janvier dernier, où il avait sonné la révolte générale en appelant toutes les fédérations et associations musulmanes gestionnaires de lieux de culte, ainsi que tous les musulmans de France, à rejeter l'initiative de Valls, il n'en demeure pas moins que sa décision semble tranchée. Définitive. Son argumentaire originel tient dans son refus de cautionner «toute forme d'ingérence» dans la gestion du culte musulman en France.En plus clair, Boubakeur et Alger ne veulent pas d'une mise sous tutelle de l'islam par l'administration française. En théorie, cette décision ne fait que renvoyer Paris à sa chère conception de la laïcité et la met en porte à faux par rapport à une gestion désirée des musulmans de France. L'offense est grande et la riposte devait être à la mesure de l'attaque frontale subie par la religion mais les agendas des uns et des autres diffèrent. En théorie. Pourtant, la réaction virulente de Dalil Boubakeur a eu le temps de refroidir, de se tasser, ne reprochant en fin de compte aux Français que sa marginalisation au moment d'établir la liste du conseil d'orientation de cette Fondation et un anonyme manque de «concertation avec les musulmans de France».On est loin de la diatribe enfiévrée de janvier du recteur de la GMP. Aujourd'hui, les choses semblent se tasser et même la personne de Jean-Pierre Chevènement, le saint patron de cette nouvelle confrérie, trouve grâce aux yeux de la Fédération.C'est dire si dans peu de temps on ne va nous dire que cette dernière va participer en fin de compte à la Fondation pour mieux gérer l'image de l'islam. Ou pour autre chose, qui sait ' En dehors de toutes ces questions de représentations personnelles et étatiques, la question des musulmans en France ne sera jamais résolue tant qu'elle continue à être au centre des débats politiques et des enjeux électoralistes des partis français. Tant que les amalgames, les provocations gratuites au nom de cette liberté d'expression qui n'est valable que sur le dos de l'islam, l'islamophobie bienvenue et le racisme ordinaire continuent à habiller le discours politique, les Français à double peau auront peu de chance de vivre en paix dans ce pays.


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