"Non, machi ça y est!"

Le coût des travaux et le respect des délais concerneront l'ensemble des directionsla conjoncture impose une rationalité dans les dépenses publiques et chaque responsable est devant une obligation de résultat.«Quand je vous (directeurs) demande individuellement vous me dites "ça y est", (c'est fait) mais sur le terrain je découvre que ce n'est pas fait, donc, "machi ça y est!".» (on n'y est pas). En fait, la conjoncture impose une rationalité dans les dépenses publiques, et chaque responsable est devant une obligation de résultat. A cet effet et dans le cadre des réunions périodiques de l'exécutif, le wali de Bouira a présidé une réunion pour examiner et diagnostiquer le volet aménagement urbain, les instruments d'évaluation de l'urbanisme: les Pdau et les POS. Le rapport présenté par Mme Amrane Chafia, la directrice de l'urbanisme et de la construction, fait ressortir que sur 178 POS inscrits, 10 ont été lancés. Concernant le programme des Hauts-Plateaux, la wilaya compte 105 POS approuvés. 37 ont été achevés, 27 au stade des avis d'appels d'offres et 31 en cours de réalisation. Le retard avéré dans ce secteur des instruments de l'urbanisme pénalise l'Etat surtout que de nombreuses communes souffrent d'un manque flagrant de foncier pour la domiciliation des projets. Aussi, le premier responsable de la wilaya exigera de ses subalternes «un coup sérieux» pour rattraper les retards. «Nous sommes tous responsables de cette situation et chacun se doit de prendre ses responsabilités pour dépoussiérer ce dossier surtout que l'impact est négatif sur le lancement des autres projets au niveau des communes. 350 logements attendent d'être domiciliés à Aïn Bessem à cause d'une extension du Pdau qui traîne. Ce dossier doit être assaini en 2014 et non jusqu'en mars 2015...», insistera entre autres M.Maskri. Pour l'amélioration urbaine qui reste le gros du plan de charge de la direction, les remarques seront multiples même si le maître d'ouvrage a fait des efforts pour remettre à niveau, équitablement, l'ensemble des agglomérations de la wilaya. Là aussi le wali, à la différence de ses prédécesseurs qui ont dépensé sans retenue, a appelé à plus de rationalité. «La conjoncture impose une rationalité dans les dépenses publiques. Chaque responsable est devant une obligation de résultat. Quand un tronçon de route est bon il faut le garder et ne refaire que ce qui est dégradé. Pourquoi placer de nouveaux pylônes électriques quand seule la crosse est défectueuse'Cessez de tout refaire quand ce n'est pas utile.» A titre d'exemple, quant à cette tendance à dépenser, le premier responsable demandera aux maîtres d'ouvrage d'aller vers le dallage en lieu et place du carrelage sur les trottoirs. Des villes importantes dans le monde utilisent cette technique. Les recommandations pour plus de rigueur sur les plans de la qualité, du coût des travaux et du respect des délais concerneront l'ensemble des directions que compte l'administration locale en charge des projets pluridisciplinaires. Dans la série de recommandations données, citons l'interdiction, désormais, d'aller vers les EAC dans la réalisation des habitats ruraux groupés, la priorité de réserver la taxe d'habitation à la réhabilitation ou réparation des vides sanitaires, l'étanchéité et aux colonnes montantes. La direction des forêts pour sa part, présenta son plan de lutte contre les incendies de forêt; la wilaya compte 112.250 ha de zone boisée, c'est-à-dire 26% de sa superficie globale. En plus des actions de sensibilisation, la direction a engagé des travaux d'ouverture de pistes, multiplication des postes de surveillance, des travaux de sylvicoles sur 2950 ha... pour éviter des catastrophes comme celle de 2012 où 1406 ha ont été anéantis par le feu de 2013 qui est venu à bout de 516,12 ha. Le troisième et dernier point retenu à l'ordre du jour de cet exécutif concerne les préparatifs pour le mois sacré du Ramadhan. La direction de l'action sociale en collaboration avec les APC, le CRA, les comités de quartiers ont recensé 39.973 nécessiteux. L'enveloppe globale envisagée est de 166.288.500 DA. Elle reste une prévision surtout que 12.640.000 DA sont des promesses d'aide de bienfaiteurs et de la Société nationale des hydrocarbures. Là aussi, la recommandation du wali sera claire. «L'opération restaurant Rahma doit obéir à des règles précises. Les individus qui voudront ouvrir des points de restauration doivent se rapprocher de la direction qui reste la seule habilitée à délivrer ce document après étude et intervention des différents services compétents en la matière. Les dépenses seront à la charge de la personne physique. Ceux qui veulent participer devront se rapprocher de l'administration pour donner une traçabilité à l'argent qui sera collecté.» La wilaya prévoit l'ouverture de sept restaurants à travers les cinq agglomérations: Bouira-Aïn Bessem-Sour El Ghozlane et Lakhdaria. Pour Ahnif, le nouveau maire n'aurait pas encore confirmé l'engagement de son prédécesseur démissionnaire. Ces restaurants dispenseront 2000 couverts par jour. Pour l'opération circoncision, l'opération touchera selon la directrice 1000 enfants et s'étalera de la première semaine du mois sacré et se poursuivra jusqu'au 27e jour. Avant de clôturer la séance, le wali aura cette remarque pleine d'humour: «Quand je prends chaque directeur à part vous me dites "ça y est!" (c'est fait), mais sur le terrain je découvre que ce n'est pas fait, donc "machi ça y est!".» La prochaine réunion de l'exécutif portera sur la santé.