Algérie

"Non aux prémices d'une dictature"



Pour ce 18e acte de leurs marches contre le système en place et ceux qui tentent de détourner la révolte populaire, les étudiants de Bouira ont répondu, hier, à l'appel où ils étaient plusieurs centaines à battre le pavé. Ainsi, et en dépit des températures caniculaires que connaît la région ? pas moins de 44° à l'ombre ?, les étudiants sont restés mobilisés et déterminés à en finir avec le régime en place, rejetant systématiquement toute initiative émanant d'Abdelkader Bensalah, du gouvernement de Bedoui et encore moins du général de corps d'armée, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah.Ce dernier a été la cible privilégiée des manifestants qui l'ont accusé de vouloir "diviser le pays". En effet, pour les étudiants de Bouira, la vague d'arrestations et la mise sous mandat de dépôt de 18 jeunes ayant brandi l'emblème amazigh sont une "provocation de trop" à l'égard du peuple et une "dangereuse dérive" vers ce qu'ils ont qualifié de dictature militaire. "Le dernier message de Gaïd Salah n'augure rien de bon pour l'avenir du pays et celui de la révolte populaire (?) Nous nous insurgeons contre ces man?uvres qui visent à créer la division et la fitna", a déclaré Bachouche Mohamed, un étudiant contestataire.
En outre, les manifestants ont exigé la "libération immédiate" des 18 détenus à la prison d'El-Harrach, tout en dénonçant une "justice arbitraire". "Le magistrat qui a ordonné l'incarcération de ces jeunes s'est rendu complice d'une injustice manifeste non seulement contre eux, mais aussi contre la nation", ont-ils indiqué. C'est vers 10h30 que le premier carré de marcheurs s'est ébranlé depuis l'université centrale. Les marcheurs, tout au long de leur procession qui les a conduits à travers les différentes rues de la ville de Bouira, ont bien évidemment scandé des slogans hostiles au pouvoir en place : "Bedoui dégage !", "FLN dégage !", "Le peuple veut la chute du régime" ou encore le traditionnel "Pouvoir assassin !".
La proposition de dialogue faite par le chef de l'Etat par intérim et le chef d'état-major a unanimement été rejetée par les étudiants. "On ne dialogue pas avec le système et ses résidus", ont-ils encore scandé. À 12h30, et dans une ambiance bon enfant, le cortège effectuera une première halte devant le siège de la wilaya où des slogans hostiles aux autorités locales ont été scandés à tue-tête. Lors d'une seconde halte effectuée devant la maison de la culture Ali-Zamoum, la foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale et de ceux du Printemps noir, avant de se disperser dans le calme.

RAMDANE BOURAHLA


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