Les événements de la semaine ont visiblement galvanisé des centaines de manifestants qui ont rejoint la marche traditionnelle du vendredi à Bordj Bou-Arréridj et durant laquelle une forte détermination a été exprimée pour exiger le départ de tout le pouvoir.Partis avec un peu de retard de la place Mounia, les manifestants venus des quatre coins de la wilaya ont battu le pavé pacifiquement, en scandant des slogans dont le dénominateur commun est le rejet du système en place. Ils ont également rejeté les prochaines élections et ont dénoncé les tentatives du pouvoir de diaboliser et de diviser le Hirak.
Dénonçant la "terreur" du pouvoir, ils ont également condamné la répression des hirakistes et la volonté de briser et diviser le Hirak.
"Dawla madania machi askaria !" (Etat civil, pas militaire) ou encore "La aâdala, la charîya, el issaba hiya hiya !" (ni justice ni légitimité, la bande est toujours la même).
"Lyed fel yed ndjibou l'istiqlal, ya Ali Amar, bladi fe danger !" (Main dans la main, nous arracherons l'indépendance, Ali Amar, mon pays est en danger), a repris la procession, conduite comme à l'accoutumée par un groupe d'irréductibles, et qui grossissait au fil de sa progression.
Sur le peu d'écriteaux brandis, on pouvait lire : "Le peuple, seul représentant du Hirak", ou encore "Etat républicain, ni théocratique ni militaire". La presse, dans sa globalité, accusée d'être à "la solde du pouvoir", n'a pas été épargnée par les marcheurs.
À noter que l'atmosphère était détendue et la marche s'est terminée dans le calme sous l'?il vigilant, mais discret, des policiers.À Ras El-Oued, à une trentaine de kilomètres à l'est de Bordj Bou-Arréridj, une grande marche a été organisée au centre-ville.
Les marcheurs n'ont pas omis de rappeler les revendications des Algériens : "Le changement de tout le système." Les Algériens "khawa khawa", a, par ailleurs, été scandé à maintes reprises par la foule. Les hirakistes de la wilaya de M'sila ont été contraints, hier, d'éviter le centre-ville et de marcher dans les quartiers résidentiels pour marquer leur présence au 111e acte du Hirak.
"C'est à cause des arrestations et autres répressions que subissent les activistes du mouvement populaire dans notre ville, chaque vendredi, de la part des services de sécurité, que nous avons décidé de changer de cap et d'exprimer nos revendications de manière pacifique loin de la répression", nous dira, par téléphone, Douadi, qui participait à la marche populaire ce vendredi 2 avril 2021.
Comme dans d'autres wilayas, les hirakistes de M'sila ont scandé : "Etat civil non militaire", "Pas de vote avec la bande", "Wallah marana habsine !" (nous jurons de ne pas abandonner), ou encore "Nous sommes les enfants d'Amirouche, pas de marche arrière, nous ramènerons l'indépendance".
À noter que les autorités de la wilaya de M'sila continuent d'interdire, chaque vendredi, tout rassemblement de citoyens au centre-ville et ses alentours à travers le déploiement d'un important dispositif sécuritaire.
Chabane BOUARISSA
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 03/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chabane BOUARISSA
Source : www.liberte-algerie.com