Algérie

Non au statut du mépris !


Les vrais coupables sont ceux qui instaurent une culture pareille à une neige qui fond dès que le soleil pointe. D'emblée, j'aimerais bien que les représentants du tout nouveau syndicat Unpef lisent cet écrit pour qu'ils sachent que leur négociation avec la tutelle à propos du statut particulier est infructueuse, tant que cette ségrégation remarquée dans la classification des enseignants en catégorie est criante, fondant ainsi une forme de mésestime à l'égard de ceux qui ont servi l'école de la République avec abnégation et dévouement.
Nous sommes dans un pays où toutes les contradictions se marient en pleine lumière du jour. Nous assistons quotidiennement à d'étranges phénomènes de gaucherie qui nous exhibent le degré de la cassure qui sépare le peuple de ses gouvernants plutôt de ses bourreaux. Le cumul de soucis qu'endure le citoyen algérien est le reflet de la politique entérinée par ceux qui ont soldé le patrimoine culturel du pays. La façon dont a été révisé notre statut me contraint à me révolter en qualité d'enseignant contre cette dangereuse ingratitude imposée, d'une part, par la cécité idéologique de ceux qui continuent de gérer ce secteur si sensible, et l'aval trop prompt de ceux qui ont troqué à la légère notre sort, voire notre gagne-pain contre une promotion dans les rangs hiérarchiques les plus élevés, d'autre part. En s'informant via la presse nationale de la nouvelle classification des enseignants, une forme d'étonnement m'a envahi, en sachant qu'un professeur certifié de l'école fondamentale est désormais classé iniquement à la catégorie 14. Ces novices licenciés, dont le niveau est notoirement orné de carence, voire de vacuité en matière de connaissances et une déficience en maîtrise de langues, notamment l'arabe et le français. Tout le monde sait que le séjour de ces soi-disant étudiants à l'université n'est que tourisme et égarement, pour se retrouver en fin de cycle en possession d'attestations de licence entachées d'illégalités et maculées d'illégitimité. Le prétexte du diplôme avancé par la tutelle pour hisser cette couche d'enseignants à la catégorie 14 tout en lésant parallèlement les autres enseignants dépourvus de certificats de bac et de titre de licence, est à mon sens une manière claire de susciter une forme de discrimination chez cette dense couche d'opprimés qui englobent les instituteurs qui ont dûment suivi des formations dans des instituts spécialisés dans la préparation exhaustive d'éducateurs. Ces établissements conçus pour le seul but de constituer des enseignants aptes à assumer une si grande mission qu'est celle d'éduquer et d'inculquer le savoir à nos enfants. La préparation pédagogique est d'ailleurs l'axe primordial de cette structuration. Cette capitale formation n'est pas prise en compte lors des rencontres syndicats-ministère de l'Education, ni par cette tutelle qui feint de parfaire ce secteur avec de telles mesures tortueuses, ni par les négociateurs qui, par omission ou par nonchalance, n'ont tenté de soulever ce point si convaincant. Nous refusons d'être des victimes d'un système qui nous a longtemps asservis pour nous mettre au rebut, malgré des années de sacrifices au profit de ce pays. Nous réclamons notre droit à la promotion comme tous autres cadres. L'écart de catégorie imposé par la tutelle entre un PCEF et un instituteur formé dans des ITE doit être corrigé, voire amendé puisque le niveau intellectuel d'un instituteur est beaucoup plus sublime que celui d'un licencié, en mal d'acquis et de pédagogie. Les instigateurs d'une telle conspiration savent assurément que notre université n'a formé que des handicapés moraux, des êtres mis complaisamment dans des écoles pour faire pulluler la bêtise, stimuler l'abrutissement, leur manque en savoir-faire rejoint conjointement leur inertie intellectuelle. L'objectif de ce genre de procédure est durement délétère et qui consiste à dompter toute cette société car une bonne instruction dérange les régimes totalitaires. Les gérants de notre ministère doivent assimiler une leçon bien exclusive que les excellents résultats encaissés par l'école algérienne est l'œuvre grandiose d'instituteurs négligés par une politique d'indifférence qui a fait endosser la faillite des programmes aux seules personnes des enseignants, alors que ces derniers ne sont que des sujets conditionnés par les théories pavloviennes du régime en place. Le raisonnement dit que l'enseignant doit être promu et primé en fonction de son rendement, ce dont a besoin notre école est incontestablement la qualité studieuse. Que nos dirigeants revalorisent l'instituteur, ce détonateur du succès de l'école algérienne d'antan d'où ont émergé des Mimouni, des Djaout, et autres génies que notre pays a enfantés. Si les PCEF que j'ai ciblés dans cet écrit se sentent lésés par mon intervention, ils n'ont qu'à me répondre en étalant leurs arguments.
Chekri Rachid, instituteur-écrivain.


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