Algérie

"Non au scrutin présidentiel !"



Les portraits de détenus d'opinion continuent d'être brandis par les manifestants, plus que jamais déterminés à mener le mouvement populaire jusqu'au bout.C'est une marée humaine qui a déferlé, hier, à Alger, pour un 41e vendredi de protestation populaire. C'est surtout la détermination inébranlable qui a été exprimée, hier, par les Algérois qui ont réitéré leur refus de la présidentielle : "Non à l'élection présidentielle" organisée par l'îssabate. À la fleur de l'âge, Selma et Dallel ne veulent pas rater un seul vendredi pour faire entendre leur voix. Nous les avons rencontrées au cours de cette marche d'exception, qui restera gravée dans la mémoire d'un grand nombre d'Algériens venus apposer leur empreinte sur un pan d'histoire d'une Algérie en mouvement.
"L'heure est grave, et il n'est pas question que nous restions les bras croisés. Il nous faut agir et maintenant pour mériter le droit d'être maîtres de notre destin", nous disent-elles, en prenant le départ pour un périple sans fin. De la rue Ben-M'hidi, elles pressent le pas pour rejoindre la foule venue de Bab El-Oued, longeant la rue Asselah-Hocine en direction de la Grande-Poste et poursuivant le chemin vers Didouche-Mourad sans s'arrêter jusqu'au Sacré-C?ur.
Tout comme Isma et Dallel, ils sont des centaines de milliers à venir grossir les rangs d'une file de marcheurs qui n'en finit pas. Et, à l'unisson, ils rejettent catégoriquement une élection que s'apprête à organiser, le 12 décembre prochain, une administration fortement décriée.
"Un peuple qui a connu tant de misère ne peut plus reculer maintenant que le mur de la peur est brisé. Ils auront beau arrêter les jeunes, qu'ils soient activistes ou pas, les politiques et même les symboles de la révolution algérienne comme Lakhdar Bouregâa, ils ne nous feront pas abdiquer. Bien au contraire, ils ne font que nous conforter dans notre conviction que le changement doit s'opérer coûte que coûte", persistent-ils, en brandissant les portraits de détenus.
Conscients des enjeux, les manifestants tournent en dérision les candidats à la présidentielle à travers des slogans et des caricatures les discréditant totalement. "Aucun des candidats ne peut représenter le peuple, et à chacune de leur sortie, on leur a bien fait comprendre cette réalité.
C'est un simulacre de campagne, comme ce sera un simulacre d'élection ; nous ne nous laisserons pas faire", témoignent de nombreux manifestants, qui restent convaincus que "même s'ils maintiennent cette élection envers et contre la volonté du peuple, ils ne tiendront pas longtemps car, quelle que soit la longévité d'un régime totalitaire, il finira bien par s'éteindre un jour".

Nabila Saïdoun


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