Algérie

Non au diktat des «parkingeurs!»



«#Va travailler, arrête de me racketter!». C'est le hashtag qui fait fureur ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Les internautes ont lancé sur la Toile une campagne contre les parkings sauvages. Doucement, mais sûrement, elle est en train de prendre de l'ampleur. Ce hashtag occupe, d'ailleurs, les premières places du classement des sujets plébiscités par les internautes algériens. Au même titre que la fameuse phrase«Rana Hna» (on est là, en référence au lexique utilisé par les parkingeurs pour signaler qu'on est dans leur «territoire» Ndlr). Elle a même été classée comme phrase la plus «honnie» par les Algériens. Sur Facebook, des groupes et des pages ont même été créés pour répertorier cette mafia d'un autre genre et dénoncer ceux qui pratiquent ce «métier». Les débats font rage pour proposer des solutions afin de se débarrasser de ce fléau que l'on n'arrive pas à endiguer. Certains demandent à leurs compatriotes de ne plus céder au chantage. «Il faut que l'on soit uni, le seul moyen de s'en débarrasser est de ne plus les payer», soutiennent les adeptes de cette solution.
D'autres, plus pragmatiques, estiment que cela était trop risqué. «Nombre de ces parkingeurs sont des voyous qui utilisent l'intimidation pour se faire payer», mettent-ils en avant. Ils rappellent les histoires tragiques qui ont fait la «une» de la presse nationale où des personnes ont été tuées pour avoir refusé de céder à ce vil chantage. «Elles ont été tuées pour 50 dinars», se désolent-ils assurant que le risque ne valait pas la chandelle. L'issue à apporter à ce problème divise. Néanmoins, tous sont d'accord sur le fait qu'il est temps de se débarrasser de ces énergumènes. Surtout que nous sommes à la veille de la saison estivale où ils sortent de leur «hibernation». En effet, comme chaque été, ce phénomène revient en force, particulièrement au niveau des plages et autres lieux de détente.
Il suffit qu'un endroit connaisse une grande affluence pour les voir apparaître. L'exemple le plus concret est le nouveau centre commercial «Garden City» de Chéraga. Au lendemain de son ouverture, les trottoirs se sont transformés en parking. Aucune parcelle avoisinante ne leur a échappé. Ils sont bien organisés en se partageant les secteurs où chacun est sur ses gardes pour qu'aucun automobiliste ne puisse se sauver sans payer!
Le pire est que leurs «tarifs» connaissent une inflation des plus galopantes. On est bien loin des 50 dinars d'il y a quelques années. Désormais, ce n'est pas moins de 100 dinars, et cela dépend de la durée du stationnement, de l'endroit et surtout du type de «clientèle». Certains vont jusqu'à faire payer 500 dinars! Un vol légalisé que certaines communes ont essayé d'endiguer en organisant les choses avec des autorisations d'exploitation pour des endroits clairs. Les services de sécurité, eux, font quelques «rafles» qui conduisent à des arrestations. On se souvient de l'opération coup de poing qui a été menée à l'époque de l'ex-directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), Mustapha El Habiri. Il avait lancé une véritable guerre avec des centaines d'arrestations et de verbalisations, mais comme avec le reste des actions entreprises par les pouvoirs publics, cela n'a été qu'éphémère. D'autres sont venus reprendre les «activités» de ceux qui ont été arrêtés. Pis encore, les parkings anarchiques continuent de proliférer, au point de se banaliser. Le chômage et la crise économique font que l'Etat ferme les yeux sur certains d'entre eux. Toutefois, cela commence à devenir pesant sur les automobilistes qui sont obligés de payer à chaque fois qu'ils s'arrêtent quelque part. Cela, quand leur vie n'est pas menacée par ces nouveaux «nabab». Les Algériens ont donc décidé de réagir en lançant une guerre virtuelle contre ces pratiques. Dans le monde virtuel, beaucoup ont ainsi fait part de leur volonté de suivre ce mouvement qui semble en marche. Rien ne dit que ce sera la même chose dans le réel. On a déjà vu des campagnes du genre «exploser» sur le Net sans qu'elles n'aient d'impact réel sur le terrain. Toutefois, les internautes demandent à leurs compatriotes de faire preuve de citoyenneté en dénonçant ces parkings illégaux. Pour cela, un seul mot d'ordre: appeler le «15 48»...


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