Algérie

«Non à la politique du deux poids deux mesures»



«Non à la politique du deux poids deux mesures»
A l'ouverture des travaux du comité central du Parti des travailleurs qui se tient à Zéralda, Louisa Hanoune a fustigé la politique économique du gouvernement et pris la défense de l'homme d'affaires Issad Rebrab.Louisa Hanoune poursuit ses critiques contre des membres du gouvernement et un groupe d'hommes d'affaires qu'elle désigne par l'«oligarchie». Si elle a jusqu'à maintenant pris soin de protéger le président de la République de ses attaques, elle a, hier, évoqué une rupture avec le président Bouteflika et sa politique économique, jugée favorable aux plus riches, au détriment des couches les plus défavorisées. «La politique d'austérité qui est mise en place par le Premier ministre Sellal va toucher de plein fouet les couches les plus défavorisées», déclare Louisa Hanoune.Et de prédire un enlisement comparable à celui vécu par la Grèce, si le Premier ministre persiste à vouloir mettre en place sa politique d'austérité, contenue dans la loi de finances complémentaire adoptée cette année et par celle de 2016. Plus grave, la secrétaire générale du Parti des travailleurs estime que l'Algérie est aujourd'hui un Etat «souillé par la corruption» et «gangrené par la prévarication». Et de rappeler que les purges en cours touchent en priorité les juges qui se sont occupés du «dossier de Chakib Khelil», mais également les «ministres qui se sont battus contre les privatisations» et les walis qui «ont voulu appliquer la loi».Aujourd'hui, pour Louisa Hanoune, il faut frapper là où ça fait mal, même si cela doit passer par des soutiens contre nature. Ainsi, dans la polémique qui oppose depuis quelques jours l'homme d'affaires Issad Rebrab au ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, la secrétaire générale du PT a ouvertement apporté son soutien au patron de Cevital. Sans jamais le nommer, Louisa Hanoune défend l'homme d'affaires face aux attaques dont il est l'objet et fustige l'attitude de Bouchouareb, coupable à ses yeux de l'avoir attaqué lors d'une conférence de presse tenue en marge de la signature d'accords avec un ministre tunisien, mais surtout en présence d'un «autre homme d'affaires» algérien dans la salle, dont elle ne dévoilera pas le nom.Tout le monde aura compris qu'il s'agit de Ali Haddad, patron du FCE. Pour la leader du Parti des travailleurs, l'attitude du ministre dans cette affaire est partisane. Pour elle, il a affiché sa préférence. «Il n'y a pas de politique de deux poids, deux mesures dans le cadre des lois de la République», rappelle-t-elle.D'autant que les griefs du ministre de l'Industrie et des Mines contre le propriétaire de Cevital ne tiennent pas debout. Elle rappelle que «l'importation de m atériel rénové est autorisé par les lois en vigueur». Et de demander leur abrogation. «Ce sont les lois en vigueur qui permettent cette aberration, déclare Louisa Hanoune. Il faut d'abord changer les lois qui permettent cela.» Elle est également revenue sur les accusations de surfacturation que le ministre a portées contre Rebrab.Encore une fois, pour la SG du PT, ces accusations, qui ne visent qu'un seul homme, cachent en réalité une pratique généralisée. «Soyez des hommes et ouvrez les dossiers de surfacturation», s'est-elle écriée et de conseiller au ministre de l'Industrie, Bouchouareb, d'adresser la liste des tricheurs à la justice. «S'il a des preuves, il doit transmettre la liste de ceux qui ont trempé dans la surfacturation à la justice», a-t-elle demandé.L'autre dossier abordé par la secrétaire générale du PT concerne l'arrestation des généraux Hassan et Benhadid. En évitant d'aborder le dossier sur le fond, elle juge que dans la forme, l'arrestation du général Benhadid cette semaine s'est déroulée à la «manière hollywoodienne.» et de réfuter les accusations portées contre lui au sujet de «divulgation de secrets militaires dont il avait connaissance quand il était en exercice», comme le rapporte la presse. Pour Louisa Hanoune «tout cela ne tient pas la route» et de conseiller à «ceux qui se sont sentis visés par ses déclarations, de plutôt faire appel à la justice».




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