Algérie

"Non à la justice du téléphone"



Par dizaines de milliers, étudiants et enseignants ont investi, hier matin, les trois campus de Constantine, avant de rejoindre, à pied, vers 11h, le centre-ville, comme le veut la tradition (chaque mardi) depuis le début de la mobilisation citoyenne le 22 février dernier. Pour réitérer leur position vis-à-vis de tout le personnel politique et aussi pour rejeter, d'emblée, toutes les propositions émanant et du chef d'état-major de l'armée et du chef de l'Etat intérimaire, notamment la conférence nationale pour des consultations autour de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Formant une gigantesque procession, les marcheurs ont sillonné les grandes artères de la ville drapés dans l'emblème national et munis de banderoles, affiches et pancartes appuyant leurs revendications et prouvant leur résolution à atteindre leur objectif : le départ du système en place. On pouvait lire sur leurs pancartes : "Le cri de l'étudiant est plus audible que celui des canons", "Bensalah, Bedoui, dégagez", "Libérez l'Algérie" ou encore, un slogan qui est revenu en force pendant cette manifestation, "Non à la justice du téléphone".Puis, les marcheurs ont sillonné lentement le boulevard Abane-Ramdane, la place des Martyrs et le boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean), avant de revenir vers la pyramide scandant tantôt des slogans hostiles au régime, tantôt des chants contre le gouvernement de Bedoui, avant de se disperser vers 13h30. Par ailleurs, et suite à la tenue d'une assemblée générale, mercredi 17 avril, par des enseignants des universités et des écoles supérieures de Constantine durant laquelle plusieurs points relatifs au "hirak populaire" ont été débattus, selon un communiqué rendu public, il a été décidé "une grève d'une semaine à compter de dimanche 21 avril jusqu'au 25 avril 2019 renouvelable, lors d'une autre assemblée générale prévue pour aujourd'hui, une présence massive et une participation active aux manifestations des enseignants et des étudiants, tous les mardis, une condamnation du comportement arbitraire et despotique du recteur de l'université des Frères Mentouri ayant maintes fois rejeté notre demande d'accéder à l'auditorium Mohamed Seddik-Benyahia pour organiser des débats et des réunions avec les étudiants". Le même communiqué ajoute que "l'assemblée générale a insisté sur l'importance capitale de la continuité du ?hirak populaire' ainsi que sur la préservation du pacifisme qui le caractérise, tout en condamnant toute provocation et toute violation des franchises universitaires".

Ines Boukhalfa


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