Noir et blanc Des pros, dites-vous '

Un professionnel en général se voit tout de suite, au premier coup d''il, à la manière dont il traite son sujet, à la façon avec laquelle il le maîtrise, le porte, le présente et le vend autour de lui.
En dépit de tout ce qu'on dira, mais le commerce reste une science en plus d'être un métier qui fait vivre. ll est même enseigné dans des écoles très pointues en direction d'une élite triée sur le volet. Bref, n'est pas commercial qui veut. Il faut avoir des repères, de la culture, une stratégie et surtout une vision globale des objectifs à atteindre. Cela pour le haut du panier. Pour le tout-venant, le bas du panier, les choses sont moins compliquées, moins complexes. Malheureusement, ce n'est pas avec une balance déglinguée et des cageots crasseux qu'on devient commerçant. C'est d'ailleurs le cas des centaines de marchands de fruits et de légumes qui encombrent les marchés d'Oran. Ils font leur job n'importe comment, dans une incroyable précipitation. Pour aller vite et finir rapidement leur journée, ils jettent pêle-mêle leur marchandise sur les étals. Tomates fraîches et tomates pourries sont mélangées dans la même corbeille et les ménagères sont tenues de faire elles-mêmes le tri. Il va de soi qu'en plus de cette jolie pagaille rien n'est sélectionné, ni la qualités des produits, ni leur calibre et encore moins leur origine, et le consommateur est souvent prié de peser ses propres légumes . Malheur à lui s'il faisait remarquer que ses mains sortaient du bain, on l'invitera gentiment à changer de crémerie et à aller faire ses courses là où il ne risquait pas de les salir. Mais il y a plus fort dans ces espaces de la débrouille. Les prix ne sont jamais affichés, ils sont répétés autant de fois que les clients le demandent. Il faut tout de même reconnaître à ces braves commerçants ceci. Ils n'ont pas peur du ridicule. ... Quand l'un vend ses cerises à 600 DA le kg, l'autre, juste à côté, les propose à 12 000 DA.
m. m.