Noir et blanc L'explication

Les Oranais se souviendront encore longtemps de cette fin d'année 2011, particulièrement les automobilistes et ils ne sont pas près de la gommer et pour cause : ils ont passé le plus clair de leur temps à crapahuter comme des forcenés pour trouver de l'essence et éviter la panne la plus bête du monde, la panne sèche. Fatigués de courir de station en station ou de faire la chaîne souvent pour rien, certains ont carrément laissé leurs voitures au garage, d'autres ont essayé de joindre leurs amis ou leurs familles en dehors de la wilaya pour leur procurer un jerrycan du précieux liquide mais sans succès. Et les rares points de distribution qui avaient encore quelques réserves dans les fûts étaient pris d'assaut par des chaînes monstres qui ont failli provoquer des émeutes. Des chauffeurs ont mis trois heures à attendre pour être enfin servis à Chtaïbo dans la périphérie, des automobilistes, aidés par des bénévoles ont poussé leurs véhicules pour arriver jusqu'à la station la plus proche. Bref une pagaille comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire de cette ville. Selon les journaux, l'origine de cette pénurie serait due au mauvais temps qui a empêché les navires d'accoster au port. N'étant pas tout à fait séniles et encore capables de comprendre, qu'on nous explique en quoi le mauvais temps de cette année serait différent de celui de l'année dernière et même de l'année d'avant et en quoi il serait à part ' La question est simple, claire et limpide. À notre connaissance, le niveau de la Méditerranée n'a pas augmenté et les sismologues n'ont signalé aucun emplacement de plaques tectoniques au large d'Oran. De plus, il n'y a pas eu de tempête, on l'aurait tout de même su. Alors comment se fait-il que des chalutiers qui ne disposent que de 100 chevaux dans les moteurs reviennent tous les soirs au quai bourrés de sardines à 400 DA le kg et que des tankers aussi longs que des immeubles et qui comptent 10 000 chevaux dans la salle des machines n'arrivent même pas à jeter l'ancre ' Ce n'est pas le mauvais temps qui est en cause, c'est l'explication qui s'est fait piéger dans la vase'
M. M.