Nobilo critique les clubs pour le peu d'intérêt accordé à la formation

L'entraîneur de la sélection algérienne des moins de 20 ans, Jean-Marc Nobilo, a dressé un tableau noir de la formation dans le football algérien, accusant les dirigeants des clubs professionnels, notamment, de "faillir à leur mission".
"Je ne suis pas en train de chercher des alibis pour justifier nos résultats dans ce championnat d'Afrique, mais au vu du traitement réservé aux catégories jeunes dans les clubs professionnels algériens, l'on ne pouvait pas s'attendre à mieux", a déclaré le technicien français lors de la conférence de presse animée à l'issue de la défaite face à l'Egypte (1-0) mardi à Aïn Temouchent pour le compte de la 2e journée de l'épreuve continentale.
Cette défaite intervient après un nul vierge concédé en ouverture du tournoi face au Bénin, deux résultats qui réduisent sérieusement les chances des "Jeunots algériens" dans la course à la qualification aux demi-finales.
"Cela fait 15 mois maintenant que je suis en Algérie, et j'ai constaté que les dirigeants de clubs n'investissent que dans les équipes premières. Ils mettent beaucoup d'argent au profit des joueurs seniors et leurs entraîneurs, tout en ignorant les jeunes catégories", a estimé l'ancien entraîneur du Bénin.
"J'ai passé tout un mois pour faire le tour d'Algérie à la recherche des oiseaux rares. L'équipe de l'Académie de la FAF que j'ai montée en vue de la CAN est l'émanation des clubs de différents paliers, et franchement, on est loin de ce qui se fait dans plusieurs pays africains, à l'image de l'Egypte ou du Ghana, pour ne citer que ceux-là", a-t-il ajouté.
Nobilo a rappelé au passage, qu'il ne cessait de répéter à qui voulait l'entendre avant le début du tournoi, que "se qualifier aux demi-finales allait constituer en lui-même un véritable exploit au vu des rapports de forces sur le terrain".
Pour étayer davantage ses dires, le technicien français a cité l'exemple de la sélection béninoise, présenté comme le "petit poucet" du groupe A, mais qui renferme en son sein entre 6 et 8 joueurs évoluant dans le championnat premier de leur pays.
"Quant à moi, je dispose seulement de deux joueurs (Ferhat et Haddouche) qui jouent dans le championnat professionnel d'Algérie", a-t-il fait remarquer.
L'homme a réagi face à tous ceux qui remettent en cause ses compétences de formateur, rappelant que plusieurs joueurs faisant actuellement le bonheur de clubs français de renom, étaient sous sa coupe, notamment lorsqu'il dirigeait le centre de formation du Havre AC (Ligue 2, France).