L’Algérienne Assia Djebbar parmi les candidats
Si le compte à rebours s’est déclenché pour que l’académie suédoise du prix Nobel se prononce sur le lauréat de la littérature pour 2008, le monde de l’édition et de l’écriture retient son souffle à travers la planète. C’est ce qui justifie un frénétique mouvement de spéculation autour des candidatures et de leur œuvres. Peut-être un moyen d’exercer une pression sur les académiciens suédois qui se réuniront le 08 octobre prochain et rendront leur verdict le lendemain jeudi 09 à Stockholm, capitale de la Suède. Mais devant l’absence d’informations quant aux critères retenus par le jury pour élire le lauréat, personne n’est en mesure de pronostiquer un nom. D’autant plus que l’académie suédoise entretient une tradition vieille de cinquante années et qui cultive le secret dans ses délibérations. Plusieurs noms ont été cités, dont la romancière algérienne francophone Assia Djebbar, le Néerlandais Cees Nooteboom, l’Israélien Amos Oz, la Canadienne Margaret Atwood, le Tchèque Arnost Lustig ou le Mexicain Carlos Fuentes. Assia Djebbar est bien placée pour différentes raisons, d’abord pour la particularité de ses écrits qui innovent mais «collent» parfaitement à la réalité algérienne. Assia Djebbar est aussi une écrivaine engagée humainement et politiquement dans ses romans. A titre indicatif, on peut citer «Une femme sans sépulture» où elle relate l’épopée d’une Moudjahida de Chlef qui a défié l’armée coloniale en sa qualité de chef de réseau des fidaïne. Cette Moudjahida sera assassinée et l’endroit où la dépouille est enterrée est encore, à ce jour, inconnu. Une autre raison aussi pour qu’Assia Djebbar soit désignée Nobel 2008, c’est qu’elle a déjà été élue à l’Académie française le 16 juin 2005.
De père instituteur, ancienne élève de l’Ecole Normale de Bouzaréah et camarade de Mouloud Feraoun, Assia Djebbar est née à Cherchell le 4 août 1936. Etudes en Algérie jusqu’à Propédeutique, fac d’Alger 1953-54. Admise à l’ENS de Sèvres en 1955, elle arrête ses études après participation à la grève des étudiants algériens, décidé par la direction de la Révolution en 1956. Mariage en 1958. Journalisme à El Moudjahid à Tunis. D.E.S. en Histoire. 1959, assistante à l’Université de Rabat. 1962, Université d’Alger. Puis Centre Culturel Algérien à Paris. Actuellement enseignante dans une université américaine. Prix de la critique internationale à Venise en 1979 pour «La Nouba des femmes du mont Chenoua» (Film). Prix Maurice Maeterlinck (Bruxelles), 1995. International Literary Neustadt Prize (USA), 1996. Prix international de Palmi (Italie), 1998. Elue à l’Académie française le 16 juin 2005. Assia Djebbar a entamé sa carrière d’écrivaine en 1957 avec «La soif». Elle compte à son actif plus de 36 titres. Mais c’est durant les années 90 qu’elle a été la plus prolifique, pratiquement tous les ans, un livre.
M. Naïsou
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Posté Le : 05/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com