Algérie

Nihilisme, censure



Nihilisme, censure
J'étais interdit, mais ce n'est jamais officiel. Les grands moments du théâtre ont toujours été le fruit d'un investissement des artistes, jamais celui d'une politique culturelle.Nous n'avons jamais eu une vraie vision culturelle. Cela dit, il serait ingrat de dire qu'il n'y a jamais eu de théâtre en Algérie. Le dire, c'est insulter des artistes de grand talent, engagés, reconnus à l'étranger. La maladie algérienne est de dire : il n'y a rien ! On efface tout? Nous sommes encore dans l'oralité. Il n'y a pas beaucoup d'archives. Donc, les jeunes n'ont pas beaucoup de repères. On leur dit que c'est avec eux que la révolution théâtrale aura lieu en Algérie. (?) L'environnement fait que les gens s'autocensurent.Chez nous, il n'y a jamais eu de censure claire, en ce sens qu'on vous dit : «Ne faites pas ceci, évitez cela». En tous cas, officiellement, ça n'existe pas. C'est plus pernicieux, plus compliqué. J'ai subi des pressions plutôt sympathiques avec par exemple Hafila tassir. Bachir Kheldoun, responsable de la culture du FLN, m'a félicité après le spectacle montré au festival de Mostaganem, m'a appelé ensuite à son bureau à Alger pour me demander de le conforter dans ce qu'il a compris de la pièce.Pour lui, hafila (le bus) mené par un chauffeur qui fait la loi, symbolisait l'Algérie. Je lui ai dit qu'une fois montrée, la pièce échappe à son metteur en scène. Libre au public de faire l'interprétation qu'il veut. Mais, c'était une manière de me signifier qu'ils avaient compris le sens de la pièce?




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