Algérie

Niger : protestations sociales réprimées à Niamey



La police nigérienne a agi violemment, dimanche soir, en réprimant une nouvelle manifestation à Niamey contre la loi de finances 2018, selon des images retransmises par des télévisions privées. Samedi, les autorités avaient interdit la manifestation pour de fallacieuses raisons de sécurité. Mais les organisateurs de la contestation ont dénoncé le caractère illégal de l'interdiction et appelé leurs militants à organiser la résistance citoyenne. Les échauffourées ont commencé lorsque la police a dispersé des groupes de manifestants qui tentaient de se rassembler à la place Toumo, d'où devait partir une marche suivie d'un sit-in devant le Parlement. Aux tirs de grenades lacrymogènes de la police, les manifestants ont répondu par des jets de pierre, en disposant des barricades de pneus, des troncs d'arbres enflammés et des blocs de béton sur la chaussée. Depuis octobre 2017 et la préparation du budget 2018, un collectif de la société civile, l'opposition politique et quelques syndicats organisent régulièrement des manifestations pour demander l'abrogation de la loi de finances qu'ils jugent antisociale. Les protestataires reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et surtout d'avoir accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie. Début avril, le président du Niger Mahamadou Issoufou avait estimé que la loi de finances 2018 était contestée par une minorité des Nigériens et qu'elle répond(ait) aux aspirations du peuple. Des heurts avaient déjà éclaté le 25 mars à Niamey entre les forces de l'ordre et des protestataires qui voulaient braver l'interdiction d'une manifestation. 22 personnes ont été arrêtées et inculpées, dont 4 figures de la société civile. Le 10 avril, le Fonds monétaire international (FMI) a salué la performance"macroéconomique" au Niger et noté la bonne performance des recettes budgétaires au premier trimestre de 2018, après l'application de la loi de finances. Le FMI a toutefois relevé que les recettes budgétaires ont été inférieures aux niveaux espérés, du fait notamment de la réduction des taxes sur les télécommunications et le report des ventes de licences de télécommunications.
R. I./Agences
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