L'Algérie acheminera, à partir de vendredi prochain 2 mars, par voie
aérienne, des aides humanitaires vers la Mauritanie, le Burkina Faso
et le Niger qui
ont accueilli chez eux les réfugiés touareg ayant fui les zones de combat au nord
du Mali, victimes civiles du conflit armé
entre les Touareg du
Mouvement national de libération de l'Azawad et
l'armée régulière malienne.
Cette action fait suite à l'appel lancé par ces
pays hôtes, également en butte à la sécheresse et à la famine. L'annonce a été
faite, hier à Smara, par le président du Croissant-Rouge algérien, Hadj Hamou
Benzeguire, et relayée par Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires
maghrébines et africaines, en marge de ses entretiens avec le ministre des
Affaires étrangères et de la
Coopération régionale du Burkina Faso, M. Djibrill
Bassole, en visite à Alger. Elle intervient après
l'ouverture, la semaine dernière, d'un premier camp de réfugiés touareg sur le
territoire algérien. Ainsi, ce sont plus de 120 familles terguies,
venant principalement de la région du Kidal, qui ont déjà franchi la frontière
algérienne à Timiaouine, une commune qui dépend de la
wilaya d'Adrar, distante de 18
km de la frontière nord malienne.
Le CRA, après les autorisations d'usage, devra envoyer deux aéronefs
chargés de 60 à 70 tonnes d'aides alimentaires chacun en direction de la Mauritanie, du Burkina
Faso et du Niger où, selon l'agence onusienne, lors de ces trois dernières
semaines, ces pays ont respectivement accueilli 9.300 et 10.000 réfugiés. Les
colis alimentaires seront composés de produits de base dont le riz, les pâtes, l'huile,
la tomate concentrée, le thé et le sucre, précise M. Benzeguire,
qui ajoute que des bâches ainsi que des médicaments feront également partie du
lot. Deux autres avions seront acheminés directement vers le Mali pour porter
assistance à tous les Touareg qui n'ont pas pu fuir leur pays, dira le
président du CRA.
L'Algérie abrite actuellement 126 familles composées pour chacune d'elles
de trois personnes en moyenne. «Ce qui donne l'équivalent d'environ 500 à 600
personnes», dira encore M. Benzeguire.
Rappelons que dans la commune de Timiaouine, un
camp a été implanté avec la participation de volontaires du Croissant-Rouge
algérien. Des denrées alimentaires ont été acheminées sur instruction des
autorités locales afin de prendre en charge ces réfugiés dans les meilleures
conditions. Sur le plan sanitaire, des équipes médicales et des psychologues
sont sur place, dépêchés du chef-lieu d'Adrar. Les refugiés
ont également subi des examens médicaux et ont été vaccinés dans le camp.
Cependant, et pour parer à toute éventualité, le CRA a décidé de mettre
en réserve 150 tonnes de produits alimentaires de base à Bordj Badji Mokhtar, l'une des portes
d'accès des réfugiés touareg, au même titre que Timiaouine.
D'autres réfugiés ont rejoint l'Algérie, fuyant les combats qui ont éclaté en
début de ce mois à Tinzaouatine.
Le président du CRA souligne également que des aides algériennes ont été
acheminées de l'autre côté de la frontière malienne, au tout début de février, ainsi
qu'après la fête de l'Aïd El-Adha, à Kidal et à Aïn El-Khalil. M. Benzeguire avait auparavant déclaré que l'Algérie était
prête à faire face à un éventuel afflux «massif» de Touareg fuyant les combats
au nord du Mali. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour
les réfugiés avait annoncé, pour sa part, avoir déployé des équipes d'urgence
dans les pays voisins du Mali pour répondre aux besoins de quelque 20.000
personnes ayant fui les combats.
L'Algérie, qui a toujours joué un rôle de médiation entre les Touareg et
Bamako, a abrité, du 2 au 4 février derniers, une rencontre dite de
concertation entre le gouvernement malien, représenté par son ministre des
Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye
Maiga, et l'Alliance démocratique du 23 mai pour le
changement, conduite par Hamada Ag Bibi, l'un des
fondateurs et porte-parole du mouvement, dont des membres combattent aux côtés
du MNLA contre l'armée régulière dans le Nord malien. Cette région frontalière
revêt une importance stratégique pour Alger dans sa lutte antiterroriste et sa
stabilité, un gage de réussite dans le renforcement de la situation sécuritaire.
Le rendez-vous d'Alger a débouché sur un appel «pressant» des deux côtés
pour arrêter les hostilités. Seulement, le MNLA, par la voix de son président
du Conseil révolutionnaire Abdel Kerim Ag Matafa, a affirmé que les
discussions menées à Alger entre le gouvernement et des rebelles touareg du
Mali ne les engagent en rien, en déniant à l'Alliance tout pouvoir de
représentativité du mouvement. Fidèle à sa ligne de conduite, le MNLA rappelle
que toute négociation avec Bamako doit se baser sur le principe de
l'autodétermination et se dérouler en terrain neutre.
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Posté Le : 28/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com