Niger : le spectre du scénario de 2005

Danger - 500 000 hectares de cultures sont menacés dans ce pays voisin.
C'est d'autant plus grave, que le Niger est en proie à une nouvelle crise alimentaire. «Si les groupes d'essaims ne sont pas détruits très tôt, ils vont se reproduire et gagner la bande agricole. L'étendue des dégâts touchera au moins 500 000 hectares de cultures et un million d'hectares de pâturages», avait averti le directeur nigérien du Centre national de lutte anti-acridienne (CNLA), dans le dernier bulletin du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) au Niger.
«Les criquets sont en train de regagner le Sahel, plus particulièrement le nord du Mali et le Niger», avait-il expliqué, précisant que les insectes proviennent du sud-est de l'Algérie et de la Libye voisines.
Selon lui, les premiers essaims de criquets ont été repérés fin mai dans le nord du Niger et certains commencent à descendre vers la zone sud, qui abrite l'essentiel des villages agricoles du Niger.
Plus de 80 % des quelque 15 millions d'habitants vivent de l'agriculture dans ce pays, où quelque 6 millions de personnes sont menacées cette année par une nouvelle crise alimentaire, sur 18 millions dans tout le Sahel, selon l'ONU.
«Il faut tout de suite mener de manière intense la lutte», avait insisté un responsable de cette organisation, interpellant la communauté internationale.
Il a, en outre, souligné qu'il existe «un risque majeur d'arrivée d'essaims depuis le Mali», où les services de l'Etat «n'ont pas accès à la zone de reproduction du criquet». La zone Nord étant actuellement aux mains de groupes armés.
C'est dans cette perspective justement que 50 000 litres de pesticides ont pris la destination du Niger à partir d'Alger au courant de ce mois de septembre.
Un don concédé au titre du Plan d'action régional (septembre - novembre 2012) pour la lutte anti-acridienne élaboré lors d'une réunion regroupant des experts de pays de la région de l'Afrique occidentale en collaboration avec la Banque mondiale. Ainsi, et dans le cadre de ce même plan, l'Algérie se tient prête à envoyer des équipes de surveillance et de lutte «si la situation acridienne l'exige».
En 2005, le Niger avait connu la pire crise alimentaire de son histoire, sous les effets conjugués de la sécheresse et surtout d'attaques sans précédent de criquets qui avaient dévoré une grande partie des récoltes.