Algérie

Niger et Mali en proie à une vague terroriste



Une dizaine de personnes ont été tuées lors d'une attaque terroriste contre un village de la région de Tillabéri, dans l'ouest du Niger, dans la zone dite des «trois frontières». «L'attaque a eu lieu dans le village de Theim dans la commune d'Anzourou, au moment où les gens priaient après 20h00 (17h00 GMT). Bilan: dix-sept morts et cinq blessés», a indiqué un élu local. «Il y a eu une dizaine de morts» dans l'attaque qui a eu lieu, vendredi soir, a affirmé un habitant de Tillabéri, la capitale régionale. Cette attaque survient 48 h après celle qui, au Mali, a coûté la vie à 15 soldats et blessé grièvement une dizaine d'autres, à Douentza, non loin de Boni et Hombori, dans la région de Mopti (centre), une zone de forêts clairsemées et de brousses, surplombées d'un massif rocheux où sont cantonnés des éléments terroristes liés à Aqmi et à l'EIGS. La Commission nationale des droits de l'homme du Mali (CNDH) a exprimé, vendredi, dans un communiqué, sa «très vive préoccupation» face à une nette recrudescence des attaques contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) maliennes. Quant au Niger et au Burkina voisins, les attaques ciblent le plus souvent des civils, agressés dans leur vie et dans leurs maigres biens. Les atrocités sont horribles. Les terroristes débarquent à moto, par centaines, tirent sur la population désarmée, incendient magasins et entrepôts puis, leurs crimes accomplis, disparaissent dans la nature, souvent en toute impunité. Parmi les victimes des exécutions sommaires, on trouve de nombreux adolescents, de sorte que certains villages ont été abandonnés par leurs habitants qui ont fui pour se réfugier dans des camps de fortune, aux abords des villes protégées. La majorité des attaques sont perpétrées par des groupes terroristes basés au Mali et au Burkina Faso. De temps à autre, ils n'hésitent pas à tendre des embuscades aux forces armées maliennes, nigériennes et burkinabé, comme ce fut le cas, jeudi dernier, à Douentza mais leurs attaques ne durent jamais au-delà d'une heure, ce qui leur assure une retraite saine et sauve.Hier, «il y a eu une dizaine de morts» dans l'attaque perpétrée «par des hommes armés», selon un habitant de Tillabéri, la capitale régionale du Niger. Theim est situé à une vingtaine de km de Zibane Koira-Zéno, Zibane Koira-Tégui et de Gadabo, trois autres villages de la commune d'Anzourou ciblés à plusieurs reprises par le passé. En mars,
13 personnes avaient été tuées par des jihadistes présumés et en mai, une série d'attaques avaient contraint plus de 11.000 habitants à fuir leurs foyers. Les déplacements sont devenus de plus en plus nombreux, constate la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui dénonce les «assassinats, viols, extorsions de biens et vols de bétail», perpétrés par «les éléments présumés de groupes armés non étatiques opérant le long de la frontière avec le Mali». Les groupes jihadistes opérant dans la région de Tillabéri, dans la zone dite «des trois frontières» entre Niger, Mali et Burkina Faso, sont notamment affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Des députés de cette région ont réclamé, vendredi, un renforcement des mesures de sécurité dans cette zone instable de près de 100.000 km2, où cohabitent les ethnies djerma, peule, touareg et haoussa. En un mois, 98 civils et 19 gendarmes ont été tués dans trois départements de la région: Banibangou, Torodi et Abala, rappellent les élus. Le dernier massacre de civils remonte au 16 août, dans le village de Darey-Daye (Banibangou) où des hommes armés à moto, ont tué 37 personnes travaillant dans un champ, dont quatre femmes et treize mineurs, selon un bilan officiel. Lors de la récente réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a appelé à la mobilisation générale contre cette pandémie terroriste qui menace plusieurs régions du continent dont le Sahel et grève les efforts de paix et de développement auxquels aspirent les pays africains.


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