Algérie

Nida Tounes supplante Ennahdha



Nida Tounes supplante Ennahdha
Fin de la partie pour les partis de la troïka. Selon les premières estimations des instituts de sondage 3C Etudes et Sigma Conseil qui tolèrent une marge d'erreur de 2 à 3%, Nida Tounes, une formation hétéroclite regroupant des figures de l'opposition et des anciens du régime de Zine El Abidine Ben Ali, proclame : « Nous avons gagné, vive la Tunisie ». Avec 36% des voix et 81 députés, il est désormais la première force politique du pays. Ennahdha, qui a conduit deux gouvernements depuis la révolution du Jasmin, marqués par un échec économique, des assassinats politiques et une montée du terrorisme, n'a pas eu « une autre chance » comme l'a demandée son leader Rached Ghannouchi. Le mouvement islamiste a obtenu, selon Hichem Guerfali, directeur général de l'Institut de sondage d'opinion 3C Etudes, malgré sa campagne électorale offensive, 24%, soit 56 des 217 sièges du Parlement. Classés aux troisième et quatrième places, l'Union patriotique libre de l'homme d'affaires Slim Riadhi, et le Front populaire de Hamma Hammami, sont arrivés loin derrière. Ils ont eu, respectivement 6 et 5,5%, soit 16 sièges chacun. Afek Tounes (3,5%) et Al Joumhouri (2,1%) ferment la liste. Le Congrès pour la république du président Moncef Marzouki et Ettakatol de Mustapha Ben Jaâfar, le président de l'Assemblée constituante sortante, les deux partis qui ont gouverné avec Ennahdha, ont été laminés (2,4 et 1,6% respectivement). Hechmi Hamdi, le président du Courant Al Mahaba, qui a assisté à la déroute de son parti, annoncé son retrait de la course à la présidentielle. Béji Caïd Essebsi, 87 ans, le fondateur en juin 2012 de Nida Tounes qui est donné favori pour l'élection présidentielle prévue le 23 novembre, à laquelle Ennahdha ne présente pas de candidat, commencera, dès demain, date de la proclamation officielle des résultats de ces législatives qui doivent, avec le scrutin présidentiel, parachever la transition vers la démocratie, ses tractations pour former un gouvernement de coalition. « Nous avons accepté ce résultat et félicitons le vainqueur », déclare Lofti Zitoun, membre du mouvement islamiste, réitérant son appel à la formation d'un gouvernement d'union dans lequel il est prêt à siéger. Nida Tounes, qui prévoit de former une coalition avec des formations idéologiquement proches et de redonner une « lueur d'espoir » aux démocrates de son pays qui assistaient impuissants aux actes criminels des groupes salafistes violents et autre Ansar Charia, acceptera-t-il la main tendue des islamistes qui présentent Nida Tounes comme le « visage le plus laid du RCD » ' Fort improbable. La communauté internationale prend date de ce scrutin. « L'Algérie se réjouit du bon déroulement des élections législatives et du climat de sérénité et d'apaisement qui les a caractérisées » et « tient à féliciter le peuple et le gouvernement tunisiens pour la bonne tenue de ce scrutin qui constitue une étape décisive dans le processus de consolidation des institutions démocratiques et de l'Etat de droit », déclare Abdelaziz Benali Cherif, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Ce nouveau succès n'aurait pu se réaliser sans la sagesse, la clairvoyance et la persévérance de toutes les forces politiques en présence » ; dit-il avant de réitérer l'engagement de l'Algérie « à continuer à apporter son plein soutien à la Tunisie s?ur, décidément engagée sur la voie de la stabilité et de la prospérité ». Barack Obama, le président américain, a félicité les Tunisiens, en promettant que son pays était engagé « à soutenir la démocratie en Tunisie » et « à établir un partenariat avec le prochain gouvernement pour promouvoir les opportunités économiques, protéger la liberté et assurer la sécurité de tous les Tunisiens ». La France estime que les Tunisiens ont « franchi un cap historique ». « En confirmant leur attachement à la démocratie, les Tunisiens offrent la preuve que la démocratie est possible sur tous les continents et dans toutes les cultures », déclare le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.




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