Algérie

Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur français à "Liberté"



Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur français à
Dans cet entretien, la première responsable du commerce extérieur esquisse le bilan des actions entreprises en matière de renforcement des relations économiques, depuis la visite en décembre 2012 du président français François Hollande à Alger. Elle souligne la densité de ces échanges, avec plus de 1000 PME de l'Hexagone qui se rendent annuellement en Algérie, et annonce la naissance d'un club santé en vue de contribuer à la modernisation du système de santé algérien, à la demande de la partie algérienne.Liberté : Comment évaluez-vous l'état des relations commerciales et économiques entre l'Algérie et la France 'Nicole Bricq : Jean-Marc Ayrault l'a rappelé très clairement, la France souhaite rester le 1er partenaire de l'Algérie et nous mettons tout en ?uvre pour consolider notre position. La visite de François Hollande au mois de décembre 2012 a permis d'ouvrir une nouvelle page de nos relations économiques et commerciales, basées sur une relation forte de partenariat. Depuis lors, les rencontres de haut niveau se sont succédé entre nos deux pays, permettant d'établir un dialogue régulier et franc. Nos entreprises sont conscientes que la concurrence est rude, mais elles n'en ont pas peur. Elles savent que si elles veulent se développer en Algérie, il faut qu'elles présentent des projets qui font la part belle aux recrutements locaux, aux transferts de compétences et de technologies, à la formation des personnels sur place... Les autorités algériennes ne souhaitent pas que leur pays serve de "showroom" à nos entreprises, mais veulent nouer des partenariats industriels inscrits dans la durée. Nous avons entendu leur message. C'était d'ailleurs le sens de la déclaration sur le partenariat productif que nous avions signée il y a un an et qui est désormais bien en ?uvre.L'investissement français en Algérie est qualifié de frileux. Quelles sont les actions entreprises sur le terrain pour corriger cette image 'Le meilleur moyen de donner envie aux entreprises d'investir en Algérie est de mettre en avant les bons exemples et nous en avons ! Depuis un an, les concrétisations sont nombreuses. Renault, Lafarge, Air Liquide, Sanofi...autant d'investissements qui peuvent donner envie aux entreprises françaises de venir en Algérie. La capacité d'entraînement des grands groupes est primordiale. L'autre clé, ce sont les relations entre nos communautés d'affaires. Il faut qu'elles se parlent davantage, que le dialogue entre elles soit continu afin de travailler en confiance. Et puis les déplacements ministériels sont aussi un bon signal envoyé aux entreprises. J'en suis à mon quatrième depuis un an et demi, car à chaque fois nous portons tous le même message : venez ou revenez en Algérie !Le nombre de PME françaises implantées au Maroc est beaucoup plus important qu'en Algérie, en dépit d'un marché plus important. Pensez-vous que cette tendance peut s'inverser à moyen terme 'Sur les 450 entreprises françaises présentes en Algérie, seules 28 sont des entreprises du CAC 40, c'est dire la place qu'occupent aussi les PME. J'évoquais mes déplacements, mais remarquez que plus de la moitié des entreprises accompagnant le Premier ministre était des PME. Mais c'est vrai qu'il faut encore renforcer leur présence et tous les acteurs s'y emploient. Ubifrance, qui est l'opérateur commercial de mon ministère, accompagne ainsi chaque année entre 250 et 300 PME sur le marché algérien. Si l'on ajoute les différentes initiatives des CCI françaises et du Medef international, ce sont près de 1000 PME françaises qui se rendent chaque année en Algérie. Notre souhait est qu'elles y restent durablement et qu'elles installent un courant d'affaires solide.L'Algérie compte opter pour le commerce industrialisant. La partie française adhère-t-elle à cette démarche 'Parfaitement, d'autant plus que je suis une ardente partisane de la colocalisation, qui permet de mettre en place des partenariats industriels qui bénéficient à l'emploi dans nos deux pays. Avec Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, nous avons d'ailleurs nommé cette année M. Jean-Louis Levet, haut responsable à la coopération technologique et industrielle, afin de bien identifier, en lien avec les autorités algériennes, ces coopérations potentielles. En 6 mois d'intense travail avec son correspondant algérien, M. Dehimi, 7 accords ont pu aboutir et être signés lors de la visite du Premier ministre dans de multiples secteurs. Plusieurs projets de partenariats industriels, entre entreprises françaises et algériennes, ont également pu aboutir.Quelles perspectives ouvre la visite à Alger du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, en matière de renforcement du partenariat économique entre les deux pays 'Nous avons une volonté très forte de diversifier nos relations économiques, et nous avons d'ores et déjà identifié des secteurs prometteurs, je pense notamment à la santé et à l'agroalimentaire. Durant la visite du Premier ministre, j'ai ainsi lancé le "Club Santé" Algérie qui regroupe 40 entreprises françaises. Projets de construction d'hôpitaux, développement du secteur pharmaceutique... Les projets des Algériens sont nombreux dans ce domaine et nous souhaitons que nos entreprises répondent présent. Nous comptons notamment sur ce club pour donner plus de visibilité à notre offre. J'ai également pu, aux côtes de M. Benamor, assister à la présentation de son projet de boulangerie industrielle (en cours de finalisation) à Boumerdès. Et c'est une entreprise française, Mecatherm, qui fournit les équipements. Encore une PME !K. RNomAdresse email




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