A la veille du premier tour de la présidentielle française, le journal«Le Monde» vient de faire des révélations inquiétantes concernant la vision deNicolas Sarkozy sur les relations franco-algériennes. Selon le quotidienfrançais, le candidat de la droite «rejette toute idée de traité avecl'Algérie». Pour lui, il s'agit surtout de renforcer les relations entre lesdeux pays dans le domaine économique, en profitant notamment de la positiond'Alger en tant que producteur de gaz et de pétrole pour assurer l'avenirénergétique de la France. Selon «Le Monde», Nicolas Sarkozy a notamment déclaréen privé : «L'Algérie a d'immenses ressources énergétiques. La France maîtriseles technologies de l'électricité nucléaire. Nous devons trouver là les basesd'une coopération équitable». Pour l'historien Benjamin Stora,cette stratégie de refus d'un traité d'amitié équivaut «à une déclaration deguerre envers l'Algérie». Pourtant, lors de ses différentsdéplacements à Alger, Nicolas Sarkozy s'est voulu rassurant. Fin 2006, envisite à Alger, il avait promis de construire une relation amicale avec notrepays, basée sur le respect mutuel. Il avait également annoncé des ouverturessur la quasi-totalité des sujets qui préoccupent les Algériens, y compris ceux,sensibles, de l'immigration et les visas. Plus récemment, le candidatSarkozy a surpris tout le monde, en Algérie comme en France, en proposant unaccord entre Sonatrach et Gaz de France (GDF). Ces déclarations ont été perçuespar les Algériens comme autant de signes d'amitié envers leur pays. Ce durcissement de NicolasSarkozy envers l'Algérie s'explique en partie par son souhait de séduirel'électorat des rapatriés d'Algérie. Fin mars, il a rencontré la communautéharkie à laquelle il a promis une reconnaissance officielle de «laresponsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des Harkis», en 1962.Hier, les représentants harkis, réunis dans le sud de la France, ont appeléleur communauté à voter en faveur de Nicolas Sarkozy. Le 16 avril, M. Sarkozy aadressé une lettre au président du Comité de liaison des associations derapatriés (CLAN-R) dans laquelle il réaffirme son engagement «de ne jamaissombrer dans la démagogie de la repentance», en allusion aux demandes formuléespar les Algériens pour des excuses françaises sur les crimes commis par laFrance durant la période coloniale. «Si la France a une dette morale, c'estd'abord envers les Français d'Algérie rapatriés (...) «nous devons aujourd'huiconstruire ensemble l'avenir, sans repentance, sans réécrire notre histoireavec l'Algérie». Enfin, il s'est engagé à ce quela date officielle de la commémoration en France des morts de la guerred'Algérie ne soit plus le 19 mars qu'il qualifie de «celle d'un cessez-le-feu,qui, de surcroît, n'a pas été respecté» par la partie algérienne. Les Algérienssont avertis.
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Posté Le : 21/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Yanis
Source : www.lequotidien-oran.com