Nicolas Sarkozy annonce un assouplissement dans la délivrance des visas

La France «supprime la consultation européenne» Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a indiqué, hier, juste après son arrivée sur le sol algérien, que «beaucoup de dossiers» attendent les deux pays. Parmi ces dossiers, la question des visas, cheval de bataille de la diplomatie algérienne. Attendu sur cette question, Nicolas Sarkozy a annoncé un assouplissement des procédures de délivrance des visas de séjour en France. A l’issue d’une rencontre avec Zerhouni, le ministre de l’Intérieur français a annoncé dans un communiqué avoir obtenu de l’Union européenne la suppression de la consultation européenne préalable à la délivrance d’un visa. «Cette mesure a un impact direct et immédiat pour les demandeurs de visas car les délais d’obtention d’un visa sont, d’ores et déjà, raccourcis de 15 jours», ajoute le communiqué. Il est clair que dans l’optique de l’élection présidentielle du printemps prochain, et pour laquelle la candidature de Nicolas Sarkozy est probable, un raccourcissement de ce délai serait bien accueilli par le million d’électeurs français d’origine algérienne. Le ministre de l’Intérieur a également annoncé qu’il avait obtenu l’autorisation de l’UE pour que la France supprime l’obligation de visa pour les passeports diplomatiques. En outre, et à l’issue d’une brève allocution à la presse, Sarkozy s’est dirigé vers le Sanctuaire des martyrs où il a déposé une gerbe de fleurs. «C’est une façon de respecter nos amis les Algériens que de venir me recueillir devant un monument qui relate beaucoup de souffrances (...) C’est un geste (...) à la fois d’amitié et de respect», a-t-il déclaré après avoir déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative du Sanctuaire et observé une minute de silence. Par ailleurs, le ministre français a indiqué que l’enjeu de sa visite est «de dire aux représentants du peuple algérien combien est importante l’amitié entre les deux pays, entre les deux peuples, et combien nous avons de choses à faire ensemble». Au sujet des relations algéro-françaises, M. Sarkozy a affirmé qu’elles sont extrêmement importantes. «L’Algérie est notre grand voisin et nous avons une histoire partagée», a-t-il notamment déclaré. M. Sarkozy a également indiqué que «beaucoup d’Algériens vivent en France et beaucoup de Français vivent en Algérie», non sans rappeler qu’il a eu à y venir la visiter «fréquemment». Sarkozy a relevé, par ailleurs, que l’Algérie et la France sont de «grands pays», ajoutant que les deux parties doivent «parler dans un climat de confiance et d’amitié, en pays libres et indépendants et qui se respectent et, partant, ce sont des pays qui doivent se comprendre». Le responsable français a également indiqué qu’il rencontrera, lors de cette visite, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui, a-t-il noté, lui a «fait l’honneur» de le recevoir à plusieurs reprises ces dernières années, ainsi que le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. «C’est donc pour moi un voyage auquel j’attache beaucoup d’importance», a-t-il souligné. Dans ce même contexte, le responsable français a souligné l’importance de sa présence à Alger. «Je voudrais dire, pour moi, combien il est important d’être à Alger aujourd’hui. C’est un voyage qui a été préparé avec beaucoup de soins et que j’ai préparé avec le président Jacques Chirac», a-t-il précisé. A noter que Nicolas Sarkozy est accompagné du directeur général de la police française, Michel Gaudin. Lors de cette visite il sera également question de terrorisme, notamment après les menaces proférées contre la France par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Dans un entretien avec Jeune Afrique, le ministre de l’Intérieur a estimé que l’allégeance en septembre du GSPC au mouvement Al Qaïda constituait «un vrai problème».