Niches et réserves déshumanisantes

Ce qui était présagé s'est produit. En lançant un ultimatum exigeant à plus de deux millions de civils palestiniens de quitter Ghaza sous 24 heures, les forces israéliennes viennent de confirmer que les tragiques événements qui s'y déroulent en ce moment ne relèvent pas du tout du circonstanciel, mais d'un plan programmé. Chasser une population entière d'une région n'a rien de provisoire et de passager comme le prétend Tel-Aviv mais signifie clairement que l'entame de la totale colonisation sioniste a commencé. Tout indique qu'après Ghaza viendra le tour de la Cisjordanie. Dans cette logique, il n'est pas écarté que le Liban et même la Syrie suivront.On ne planifie pas sans arrière-pensée, le bombardement d'un territoire censé être autonome en tuant aveuglément plus de 1.500 civils, pour ordonner ensuite à la population de le quitter en invoquant des précautions sécuritaires au bénéfice d'un peuple que l'on veut effacer.
L'organisation onusienne, par la bouche de son porte-parole, a bien raison de s'alarmer contre cette manigance meurtrière organisée pour jeter des milliers d'êtres humains aux gémonies. Elle alerte sur les conséquences humanitaires tragiques que produira une telle exigence et demande au chef du gouvernement juif de surseoir à ce qui s'apparente à la préparation d'un nouvel holocauste. Netanyahou sait très bien de quoi il s'agit et de quoi ont retourné dans le passé de telles tragiques symétries et le peuple juif lui-même n'est pas sans ignorer les péripéties dramatiques que l'histoire a fournies.
Il est certain que les faucons israéliens passeront outre. Les va-t-en-guerre semblent aujourd'hui vouloir remettre à l'ordre du jour le parcage humain et revivifier le sens des niches et des réserves déshumanisantes.
Par le passé, l'histoire a connu similaires recettes sauf qu'aujourd'hui les empreintes d'un nouveau drame nu annoncent une large stratégie dont les Palestiniens en paient le prix.