Algérie

Ni le passé ni l'avenir



D'abord, qui peut avancer avec certitude que l'Algérien est discerné dans toutes ses dimensions alors que les sciences sociales chargées de l'étudier sont mises à mort car elles paraissent subversives ' L'Algérien a fini par ne plus croire en personne, ni en le pouvoir, ni en les partis de tous bords, ni en le mouvement associatif.
Il doute parfois même de ses propres conclusions tellement la situation lui paraît complexe alors que lui se perd dans tout ce qui lui est rapporté. Qui détient enfin la vérité ' Qui peut se targuer d'avoir assez de données pour pouvoir prétendre à une lecture correcte de l'avenir ' Déjà que même le passé n'est pas encore cerné et que, dans ces conditions, les acteurs ne s'y réfèrent que pour mieux se diviser. Comment prétendre alors se projeter dans l'avenir quand le passé lui-même demeure encore une inconnue pour tous les événements vécus dont ce qui a été appelé la tragédie nationale ' Il y a donc à la fois le problème de connaître le passé et celui plus grave de ne rien deviner du futur car nous en sommes encore à deviner et non à faire des études de prospective. Ceci nous place dans la situation dramatique d'un chef qui va livrer la guerre sans rien connaître du terrain et de l'adversaire, c'est-à-dire que l'environnement est une inconnue. On sait plus qui il va falloir frapper, dans quelle direction diriger la frappe et d'où une frappe viendrait-elle nous terrasser ou nous déstabiliser. Les décisions à prendre dans un contexte marqué par de fortes incertitudes comportent alors le risque d'être erronées, ce qui implique fatalement l'impossibilité de fournir des réponses aux attentes des citoyens d'où un écart entre les promesses et ce qui est effectivement réalisé sur le terrain avec une implication négative sur la crédibilité des institutions. Cela fait, de toute façon, bien longtemps que les institutions sont à la recherche de leur crédibilité.


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