Algérie

Ni fleurs ni couronnes



Ni fleurs ni couronnes
Franchement, à part le passage éclair d’Oliver Stone, qui a dû nous coûter bonbon pour venir à Alger, il ne reste qu’un programme poussif qui semble avoir été fait sur catalogue ou par téléphone... Et qu’on ne vienne pas nous bercer avec ce label dépassé, ce cliché aujourd’hui ridicule de «cinéma engagé» qui n’existe hélas que dans l’esprit du ministère de la Culture. Un film est réjouissant ou ne l’est pas. C’est tout. Une œuvre a un rôle éducatif, esthétique. Si les films de Michael Moore et d’Oliver Stone étaient d’inégale qualité, personne n’irait les voir. Tout récemment, The Lady de Luc Besson est sorti à une période politique cruciale (dans la vie de la Birmanie), mais personne n’a dit que c’était un film «engagé». C’est une œuvre magnifique, tout simplement. A Alger, on souffre d’un mal incurable et qui nous fait rougir de dépit quand on est à l’étranger. C’est l’insuffisance et l’incompétence notoires des institutions culturelles qui sont incapables d’organiser des manifestations de haut niveau. Le niveau des rencontres cinématographiques à Alger même a chuté quand la Cinémathèque d’Alger a cessé d’être un centre vital et incontournable de la cinéphilie. L’amère ironie, c’est que le Festival du film engagé, événement faussement cinématographique, a eu lieu à la Cinémathèque, cette salle qui se souvient encore de l’époque célèbre du duo d’esthètes : Ahmed Hocine et Boudjemaâ Karèche. On se pose alors la question : à quoi a servi ce Festival du film engagé ' Combien a-t-il coûté au Trésor public ' A qui était-il destiné '... Finalement, c’est Oran qui a fait des avancées remarquables dans ce domaine. Il y avait une aura internationale authentique dans le déroulement des premiers festivals du cinéma arabe, sous la présidence de Hamraoui Habib Chawki. On ignore ce qui se passe, aujourd’hui que le ministère de la Culture a mis la main dessus. Grâce à la manifestation oranaise, l’Algérie avait alors brillé d’une aura prestigieuse, authentique dans la sphère des festivals internationaux pendant au moins deux années consécutives. Le pari a été hautement tenu, et le festival a rigoureusement tenu son pari, à tous les niveaux, accueil, programmation, colloques. Sans compter la jubilation du public très cinéphile et typiquement oranais qui a rempli les salles, dont certaines comme le théâtre Abdelkader Alloula, les salles Maghreb et Saâda ont failli craquer certains jours sous son poids.
 


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