Algérie

Ni décence ni respect



La décence n'est pas la vertu cardinale des hommes dupouvoir, si  tant est qu'ils en aientune. Sinon, ils se seraient abstenus de polémique politicienne, ne serait-ceque le temps que les familles endeuillées par les attentats criminels de mardidernier et le peuple récupèrent de la douleur que leur ont infligée cestueries. Au lieu de cela,après avoir expédié des condamnations vite fait de ces actions terroristes etexprimé une compassion sèche à l'endroit des victimes et leurs proches, ilsont, toutes affaires cessantes, replongé dans leur «grave et existentielle»controverse visant à démontrer qui d'entre eux sont les bons interprètes de lavolonté populaire concernant les projets politiques que les citoyens sontcensés souhaiter voir se concrétiser pour l'intérêt national. Leur comportementillustre le monstrueux décalage existant entre les préoccupations qui agitentleur caste fermée et celles qui taraudent le reste des citoyens. Alors que lepeuple exprime par toutes sortes de manifestations son mécontentement contre lasituation dans laquelle il est réduit, malgré les promesses de changement qu'onlui a faites, ils lui claironnent eux, sans honte pour la grosseur aveuglantedu mensonge, que tout va bien pour la «maison Algérie» et que demain seraencore plus beau pour elle par le miracle d'une révision constitutionnelle etd'une troisième «ouhda». Garder le pouvoir ou chercher à rester dans la grâcede ses détenteurs est la seule et unique motivation qui anime ce monde et guideson comportement, duquel même le plus naïf des Algériens n'est dupe. Peu luiimporte que le peuple s'enfonce dans la misère et la précarité, alors quel'Etat engrange des rentrées financières exponentielles. Il est indifférent àla gabegie et à la corruption qui gangrènent l'appareil étatique à tous sesniveaux. Fermé et inaccessible au désespoir populaire suscité par la «hogra»généralisée. Et pour cause, elles sont consubstantielles au système qui leurpermet d'exister et d'en retirer des dividendes en situations avantageuses eten profits matériels.Les changements et la rupture que le peuple veut sont,c'est clair, incompatibles avec les projets dont ils sont la caisse derésonnance et les cyniques démarcheurs intéressés. Ceux auxquels il aspirepassent par leur disqualification définitive et la fin du tutorat qu'ilsexercent sur lui et sur le pays.A quoi aboutirait une troisième «ouhda» si elle doits'exercer avec le même personnel et dans les mêmes conditions de gouvernanceque les deux précédentes ? Certainement à prolonger et en l'amplifiant laconfiscation du pouvoir d'Etat et sa mise au service d'une minorité qui,s'enrichissant goulûment et le plus souvent malhonnêtement, tient à leconserver pour préserver ses fortunes et statuts.Demander aux Algériens d'approuver la continuité du systèmetelle qu'elle leur est proposée, c'est leur demander d'accorder le quitus à deshommes et à des politiques qui ont mené le pays dans l'impasse, déstructuré lasociété et désespéré tout un peuple.


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