Algérie

«Ni banalisation ni alarmisme»



Ni banalisation ni alarmisme encore moins une instrumentalisation de la pandémie du coronavirus à des fins politiques. Pour le Premier ministre, l'heure est à la mobilisation pour faire face à une pandémie mondiale. Djerad balaie du revers de la main les thèses selon lesquelles le gouvernement profiterait de la situation pour interdire les marches.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Face aux accusations d'instrumentalisation de la pandémie, le Premier ministre réagit, les qualifiant d'« absurdités ». Pour Abdelaziz Djerad, il est inconcevable qu'au moment où le pays fait face à une pandémie mondiale, on puisse accuser le gouvernement de vouloir en profiter pour interdire les marches. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le Premier ministre n'a, à aucun moment, évoqué l'interdiction des marches mais a appelé à une plus grande vigilance.
La situation exceptionnelle, dit-il, impose des mesures tout autant exceptionnelles, appelant les personnes qui continuent à manifester le vendredi et le mardi à se protéger. Se défendant de vouloir interdire les manifestations publiques, Djerad estime que les Algériens sont «conscients» et doivent faire attention aux «manipulations» et aux «voix qui souhaitent mener le pays vers le chaos». Visiblement ému, il affirme que «le jour où je terminerai cette mission je retournerai à l'université».
La pandémie, estime Djerad, devrait être une occasion pour «s'unir face au danger» tout en ajoutant qu'il était légitime que les jeunes veuillent aller vite vers une rupture totale mais il faut y aller de manière «sereine», ajoutant que «le virus est notre ennemi mais l'Algérie nous unit». Abordant la situation épidémiologique qui prévaut actuellement, le Premier ministre a fait état de 45 cas confirmés et de 3 décès mais dit ne pas céder à la panique même si la situation qui prévaut en Europe constitue un danger pour l'Algérie. Face à un virus «incontrôlable», les pouvoirs publics ont pris, dit-il, les précautions qui s'imposaient en adoptant la transparence et en accentuant leur action sur le cloisonnement du virus.
Djerad reconnaît que le système de santé n'était pas infaillible mais que l'Algérie pouvait faire face à la situation en comptant sur ses ressources humaines et matérielles mobilisées.
Une enveloppe de 4 000 milliards de centimes a été dégagée pour acquérir du matériel médical. Des kits de dépistage, des masques et des caméras thermiques viennent d'être importés de plusieurs pays. Est-il question de suspendre totalement le trafic aérien ' La décision, dit-il, sera prise en temps opportun en fonction de l'évolution de la situation. Idem pour la fermeture des mosquées pour laquelle Djerad dit préférer laisser les spécialistes du droit musulman se prononcer.
Une réunion s'est d'ailleurs tenue hier au siège du ministère des Affaires religieuses pour arrêter la meilleure «fetwa». L'heure est-elle à la déclaration de l'état d'urgence sanitaire ' Pas encore, dit-il. Le gouvernement agit en fonction d'un schéma directeur. Une cellule de veille suit la situation et un groupe de travail permanent est installé au niveau du Premier ministère.
Une loi de finances complémentaire «décisive»
Abordant les questions d'ordre économique, le Premier ministre a fait savoir qu'un premier Conseil interministériel consacré à l'élaboration de la loi de finances complémentaire était programmé pour hier. Il s'agira, dit-il, d'un «un moment important» et de décisions tout aussi importantes à prendre pour l'avenir de l'économie. Djerad assure que tout ce qui avait été fait pour bloquer les investissements et empêcher l'Algérie d'avoir une réelle économie sera éliminé. Cette loi, dit-il, sera «le début d'une rupture progressive pour la construction d'un vrai système» économique mais également celui de la santé et devra permettre de reconstruire l'école et l'université. Plus question de la loi 51-49 sauf dans des « cas précis et stratégiques», dit-il, appelant à la levée des verrous qui empêchent l'investissement pour donner une autre dynamique et une autre vision de l'économie.
Le gouvernement, dit-il, reprend progressivement la main en adoptant une démarche «pragmatique» et en mettant en place des garde-fous pour éviter que la dilapidation des deniers publics ne se reproduise. Pour cela, dit-il, il faut des garde-fous et des contre-pouvoirs.
N. I.


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