Ni alliance ni coalition '

Normalement le passage par les urnes dispense du passage par les armes. Parfois, lorsque le système d'alternance est bloqué par les urnes pour raison de rapports hégémoniques de force, il s'en suit toujours un choix entre deux options, la résignation ou la résistance.La résignation peut laisser supposer l'acceptation du sort, mais elle peut couver elle-même les germes d'une future révolte. Cela n'est qu'une question de temps. Lorsque les conditions socioéconomiques finissent par devenir durables et révoltantes, les responsables sont désignés et rendus coupables. Il n'y a pas de culture de désindividualisation des responsabilités. On aura beau dire que ce sont les systèmes qu'il faudrait incriminer et non les hommes, on répondra toujours que ce sont les hommes qui les ont créés. Quand Il y a de temps à autre «quelque chose» qui bouge. Ce n'est pas tout à fait de l'animation, mais la presse tente de lui donner vie. Il est vrai que sans animation politique, les idées n'évoluent pas. Tout demeure figé. Tout est figé. La scène est figée. Tout débat est congelé. Plus rien comme innovation dans le champ politique, plus rien comme innovation dans le champ économique. D'ailleurs, il n'y en a pas eu. C'est le train-train habituel. Nous ne savons pas, par exemple, conduire un changement dans le contexte où plus rien ne bouge. Plus rien. Rien dans le champ politique en termes d'influence sur la prise de décision. Plus rien ne bouge dans le champ économique en termes de décision, sauf à hésiter. Peut-être qu'il va y en avoir du côté du pouvoir puisque c'est lui-même qui «peut», alors que l'opposition ne «peut» pas. On parle du changement dans le camp du pouvoir mais sans la contribution du camp de l'opposition, celui-ci ne sera ni crédible ni même possible. Existe-t-il encore dans le champ politique matière à changement ' Oui, à condition que le pouvoir s'y engage et qu'il soit accompagné par l'opposition.