Les délégations du Front Polisario et du Maroc se retrouveront mercredi
et jeudi prochains près de New York lors d'une réunion informelle sous l'égide
des Nations unies pour préparer le 5ème round des négociations directes entre
les deux parties sur l'avenir du Sahara occidental, annexé par le Maroc depuis
1975. Cette rencontre devrait se tenir initialement sur la base de la
résolution 1871 de 2009 du Conseil de sécurité de l'ONU et des précédentes
résolutions de 2007 et 2008.
En panne depuis plusieurs mois en
raison de l'intransigeance marocaine, la relance du processus de négociations a
été l'Å“uvre de Christopher Ross, l'envoyé spécial du secrétaire général de
l'ONU au Sahara occidental qui a multiplié les contacts depuis 6 mois auprès
des parties belligérantes. La première réaction à l'issue de la reprise des
pourparlers informels a été celle du SG des Nations unies, M. Ban Ki-moon, qui
a estimé qu' «un règlement rapide de la question du Sahara occidental serait
bénéfique à la paix et à la sécurité dans la région». M. Ban a indiqué que «son
envoyé personnel s'est engagé dans des discussions avec toutes les parties
concernées au cours de l'année écoulée et, particulièrement, la réunion
informelle, tenue à Duernstein, près de la capitale autrichienne Vienne en août
dernier, un rendez-vous selon lui très utile». Le responsable onusien a
qualifié de «très encourageant le fait que les parties du conflit eurent
accepté de tenir cette seconde rencontre». A l'issue de cette rencontre, un
communiqué a été rendu public dans lequel les parties ont renouvelé leur détermination
à poursuivre les négociations le plus tôt possible alors que la date et le lieu
de la reprise des contacts informels seront déterminés par Chritopher Ross en
commun accord avec les parties concernées. Cependant cette avancée a été remise
en cause par le Maroc qui, quelques semaines après, a poursuivi sa politique de
répression, d'arrestation et de harcèlement judiciaire contre les militants
sahraouis des droits de l'homme, poussant à l'escalade avec le discours du roi
du Maroc. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait qualifié la réaction
marocaine de développement dangereux pour la région et allant à contre-courant
des efforts de M. Ross pour faire avancer la question sahraouie.
Face aux multiples appels à
l'apaisement et à la reprise des pourparlers, M. Ross est parvenu à s'entendre
avec les parties sur la date de cette seconde rencontre.
L'objectif assigné à cette
rencontre reste inchangé étant donné qu'elle doit se tenir sans conditions
préalables afin de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara
occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Or,
le point de discorde se situe à ce niveau étant donné qu'au cours des dernières
rencontres directes, engagées depuis juin 2007, le Maroc s'est refusé à
discuter d'autres options de règlement en dehors de son seul plan d'autonomie
du Sahara occidental, sous sa souveraineté, qui est en soi, une condition
préalable.
Pour sa part le chef de la
MINURSO, Hany Abdelaziz, a estimé, tout en rappelant que les positions des deux
parties demeurent totalement divergentes, que la rencontre de demain est «le
moment opportun d'entrer en toute sincérité dans les négociations».
Approché par l'APS à la veille de
cette réunion informelle, le coordonnateur avec la Mission des Nations unies
pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), M'hamed
Kheddad, a fait part des attentes des autorités sahraouies qui sont celles de
la communauté internationale, c'est-à-dire, le parachèvement de la décolonisation
du Sahara occidental, par la voie de la démocratie, à travers la tenue d'un
référendum d'autodétermination permettant au peuple sahraoui de décider
librement de son devenir. M. Kheddad a déclaré à ce sujet que «la délégation du
Polisario ira à cette réunion avec la meilleure disposition pour aller de
l'avant et faciliter le travail des Nations unies pour le succès de cette
rencontre et que parallèlement la partie marocaine revienne à de meilleures
intentions». Le responsable sahraoui a rappelé la situation des droits de
l'homme dans les territoires occupés, à travers notamment, le cas de 7
militants sahraouis des droits de l'homme incarcérés et celui de Mme Aminatou
Haider. Une question, qui selon lui, «ne doit pas être mise de côté lors des
pourparlers, sans quoi on ne peut avancer dans les discussions et ce
conformément aux dernières déclarations de M. Ross qui a précisé que ce volet
sera au centre des débats». M. Kheddad a également indiqué que «la délégation
sahraouie va saisir cette opportunité pour appeler à la libération des
militants sahraouis incarcérés au Maroc». Et d'ajouter que la partie sahraouie
demandera «l'inclusion d'un mécanisme au sein de la Minurso, qui prenne en
charge la question des droits de l'homme». A une question de savoir si l'envoyé
du SG de l'ONU pouvait parvenir à débloquer la situation dans le respect de la
résolution 1871 du Conseil de sécurité, M. Kheddad a estimé que «M. Ross
fournit de grands efforts dans ce sens».
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Posté Le : 09/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com