A la faveur de la présentation du plan d'action du gouvernement Sellal devant l'APN, la question récurrente de la propreté en milieu urbain refait surface dans l'actualité. Le gouvernement est déterminé à «nettoyer les villes», le ministre en charge de l'Environnement et de la Ville (en plus de l'Aménagement du territoire), Amara Benyounès, l'a confirmé et en a fait sa priorité.
Cette question a été pratiquement au centre de la réunion tenue récemment par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, avec les walis en présence de plusieurs ministres concernés. Face à ces déclarations, les Algériens restent sceptiques. Et ils ont raison. Pour s'en convaincre, il faut faire une virée aux alentours des lieux publics les plus fréquentés : les marchés et les écoles sont toujours entourés de saletés et parfois même de mini-décharges sauvages, quelques jours après l'annonce de la campagne de propreté. Les Algériens, comme tout le monde, veulent voir pour croire. Ils sont bien placés pour constater que cette campagne ressemble à celles qui l'ont précédée, ils continuent eux-mêmes à jeter leurs ordures n'importe comment. Pour les habitants, où qu'ils soient, la décharge est un espace improvisé, y compris dans la cité où ils vivent, c'est là qu'ils jettent leurs déchets. Il arrive que ces déchets soient incinérés sur place à l'air libre, ce qui aggrave les nuisances avec les fumées et les odeurs insupportables qui s'en dégagent. Il faut ajouter tous les animaux errants qui rodent autour, les rats et les moustiques qui envahissent les habitations avoisinantes. Résultat : toutes sortes de maladies et pas seulement les affections respiratoires connues. Les services de l'environnement sont parfaitement au courant de cette situation qui est à la base, en partie du «malaise» vécu par le citoyen en milieu urbain. La population et les autorités locales sont d'accord sur ce constat mais elles se rejettent mutuellement la responsabilité de la situation: la population est accusée de faire preuve d'incivisme alors que les habitants reprochent aux autorités locales leur manque d'efficacité dans la gestion des déchets ménagers. Il n'y a pas de vide juridique : la loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, promulguée le 12 décembre 2001, a confirmé la responsabilité confiée par le Code communal (du 7 avril 1990) aux Assemblées populaires communales (APC) en matière de gestion des déchets produits par la consommation des ménages. L'Algérie dispose d'un programme de gestion des déchets ménagers (PROGDEM) qui a pour objectif d'éradiquer les pratiques de décharge sauvage. La phase prioritaire du PROGDEM a prévu l'aménagement et l'équipement de centres d'enfouissement technique (CET). Or, il semble que cette phase soit marquée par un échec, puisque l'option de l'incinération, qui était envisagée à titre exceptionnel pour les grandes villes, devient le mode privilégié d'élimination des déchets ménagers. Il y a une politique nationale de gestion des déchets ménagers, elle figure dans de beaux documents, et il y a également des institutions, avec de beaux organigrammes, mais ce dispositif est inefficace, parce qu'il lui manque le maillon principal : la participation active de la population. La démarche de rupture avec les anciennes pratiques en matière de gestion des déchets ménagers et de mise en 'uvre d'une nouvelle politique dans ce domaine exige à la fois l'engagement des pouvoirs publics, la participation des citoyens et l'application effective des dispositions législatives et réglementaires en vigueur. En outre, il ne suffit pas de dépenser des sommes colossales, encore une fois, pour remédier à la situation, il faut également agir en amont, directement sur la production de déchets.
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Posté Le : 30/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lakhdar A
Source : www.lnr-dz.com