Algérie

Nettoyer les écuries d'Augias !



Le Conseil des ministres ne s'est pas réuni depuis longtemps. Hier, le président de la République en a présidé un, pour instruire le nouveau gouvernement quant aux urgences auxquelles il doit faire face et prendre en charge afin de répondre aux innombrables attentes des citoyens. Le passif est lourd. Le chômage est toujours là, comme unique débouché pour les milliers de diplômés des universités et centres de formation professionnelle, la crise de logement persiste et nourrit un mécontentement social grandissant, la déliquescence du service public et la mauvaise gouvernance, notamment au niveau des administrations, constituent le talon d'Achilles de l'Etat, la déstructuration d'un marché, livré aux barons du commerce et de l'affairisme, réduit à néant les augmentation salariales des différentes catégories socioprofessionnelles, l'école et l'université, devenue déversoirs du bon grain et de l'ivraie, souffrent d'un niveau en-deçà des moyens mobilisés et d'une promiscuité insoutenable et antinomique avec les objectifs pédagogiques assignés à ces institutions. La démocratisation de l'enseignement n'est pas massification des écoles et des universités. La phase quantitative semble s'éterniser au détriment de la qualité nécessaire devant faire de l'école et de l'université algériennes des lieux de savoir et connaissances et non des crèches et des centres de formation générale. La qualité de l'enseignement est victime du populisme et de la démagogie. Cet état de fait se répercute sur la qualité des diplômés et sur le rendement professionnel. En d'autres termes, l'économie est otage d'une école, elle-même otage d'une gestion empirique, d'un programme improvisé ne répondant pas aux besoins du moment, et d'une pédagogie archaïque qui ne fait pas de l'élément humain et de son épanouissement intellectuel et cognitif l'objectif majeur. Au-delà des facteurs objectifs pouvant expliquer les lenteurs dans les prises de décisions économiques, la relance économique est tributaire d'une vision stratégique globale tendant vers un projet de société clairement et préalablement défini, axé sur des objectifs prioritaires répondant aux besoins nationaux et prenant en compte le contexte mondial. L'environnement économique algérien est vicié, parasité par des indus occupants qui ont réussi à en faire une économie de bazar, de gain facile, opaque, frauduleuse et corrompue, régie par des valeurs de médiocrité, de népotisme où les lobbies affairistes ont pignon sur rue et d'où la compétence et la probité sont exclues. Ce tableau noir est visible à l''il nu et les citoyens s'en offusquent en permanence mais n'y peuvent rien.N'est-il pas temps que l'Etat use de ses pouvoirs régaliens et entame une opération de salubrité publique à tous les niveaux, dans tous les secteurs, afin de ressusciter l'espoir, de rétablir la confiance, de réhabiliter l'école, les diplômes, les compétences et le travail. Sans cet assainissement tant attendu, le désespoir risque de s'installer pour durer.
A. G.


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