Nettoyage tous azimuts ' Non, juste ce qu'il faut !

La baie d'Alger, celle qui fut l'une des plus belles et des plus flattées au monde, est toujours aussi envoûtante, même si elle mérite qu'on l'entretienne mieux. Le ravalement des façades censé contribuer à faire gracieusement ouvrir les bras au visiteur étranger a été aussi bref que l'ont été les discours d'un wali préoccupé, entre autres affaires lucratives, par son bas de laine immobilier.Un bâti abandonné à son sort lorsqu'il était en poste et qui ne se porte pas mieux depuis qu'il a rejoint, en prison, ses alliés de la République bananière de Bouteflika. La capitale offre, toujours, l'hideuse apparence d'une ville qui tombe en ruine. Elle rappelle ces vêtements que l'on rapièce n'importe comment parce que l'on ne sait pas y faire. Voilà comment, privée de gens du métier pour soigner son apparence, Alger a perdu, peu à peu, de sa prestance. De cette fière allure qu'elle arborait face aux siens et aux visiteurs.
Piteux privilège, le même sort a été réservé aux grandes villes du pays. Et comme le bricolage qui s'éternise est devenu une pratique familière, l'hygiène, qui n'est pas ce qui réconforte le mieux lorsque l'on met son nez dehors, complète le tableau. Les rats prolifèrent. Ils se nourrissent du laisser-aller et se repaissent de ce dont on se débarrasse sans se soucier des conséquences. Je suis tombée un jour sur un article parlant d'une découverte scientifique très intéressante. Une enzyme qui vient à bout du plastique. Une bactérie qui grignote et mange ce fléau des océans. Si seulement on pouvait créer une protéine du même genre pour nettoyer les rues ! Parce qu'à trop espérer que les services concernés par l'hygiène s'y mettent, il y a des chances que l'on attende longtemps. Peu importe que les rues de la capitale sentent aussi mauvais.
L'essentiel est qu'on ne leur demande pas d'intervenir. Il y aurait tellement mieux à faire ! Comment bien se porter dans ce cocktail de sensations, dans cette atmosphère repoussante qui n'interpelle pas plus que cela ' Les responsables locaux, eux, quand ils ne sont pas là où ils devraient être, surfent allègrement sur les vagues les plus rentables.
M. B.