Algérie

Nettoiement des villes et démantèlement des marchés informels: Beaucoup de bruit pour rien Actualité : les autres articles



Nettoiement des villes et démantèlement des marchés informels: Beaucoup de bruit pour rien                                    Actualité : les autres articles
Si le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, presse les walis de donner un coup de balai pour se débarrasser des déchets ménagers et prétendument du marché informel, ce n'est pas pour rien.
C'est en fait l'unique moyen visible de montrer que le gouvernement travaille et faire ainsi oublier aux citoyens l'immobilisme d'un Exécutif qui n'a fait que cumuler les échecs, dont l'économie souterraine, d'ailleurs, est l'une des plus graves manifestations. Les walis ont rappelé au ministre toute la difficulté de mener une opération de nettoiement au pas de charge, parce que cela demande beaucoup de moyens que les collectivités locales, les communes notamment, n'ont pas.
La secrétaire d'Etat à l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, a exprimé la problématique en termes plus clairs en faisant comprendre que le traitement des déchets ménagers est une industrie qui a besoin de financement que les Assemblées populaires communales (APC) ne peuvent pas mobiliser. Elle prêchait dans le désert tant l'intention n'est pas de trouver des solutions pérennes à l'insalubrité qui a envahi nos cités et même nos campagnes.
M. Ould Kablia semble tenir à son opération par dessus tout et a invité les walis à ne pas prétexter des problèmes de moyens ou de financements. Ceux-là existent, selon lui. La question qui se pose est : pourquoi on est resté jusqu'à aujourd'hui pour décider d'une telle opération ' Pourquoi n'a-t-on pas investi, puisque les moyens ne manquent pas, dans le recyclage des déchets ménagers, une technologie qui, dans certains pays, alimente une partie de la consommation énergétique (énergies renouvelables) ' Telle qu'elle est menée alors, il est à penser que ce n'est pas tant une politique bien réfléchie en la matière qui est recherchée, mais un coup de pub qui, de toute façon, ne changera pas la face de l'Algérie qui se débat dans des problèmes inextricables malgré la manne financière providentielle provenant de l'exportation des hydrocarbures.
Le démantèlement des marchés informels obéit en effet à la même logique. Le gouvernement et le ministère de l'Intérieur ne font en réalité qu'évacuer les espaces occupés par les vendeurs hors la loi en aménageant des marchés qui fonctionneront selon les mêmes règles. D'ailleurs, M. Ould Kablia a précisé avant-hier, lors de la réunion avec les walis du Centre, des Hauts-Plateaux et du Sud, que ce sont des autorisations de pratiquer l'activité commerciale qui seront délivrées aux différents intervenants et non pas des registres du commerce qui supposent donc le paiement d'impôts et l'exigence de l'usage des factures dans les échanges commerciaux.
Loin de servir à mettre un terme à l'informel qui gangrène l'économie nationale, l'opération du ministère de l'Intérieur s'avère être surtout une prime à l'économie souterraine et à ses barons qui, désormais, auront des circuits presque officiels pour écouler leurs produits.
Les faits sont malheureusement têtus. Les actions gouvernementales n'ont pas la sérénité qu'elles veulent bien montrer. Les problèmes que vit le pays ont besoin plutôt de solutions réfléchies que d'opérations d'esbroufe.


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