Des médias se sont posés la question de savoir qui des Israéliens ou des Palestiniens ont gagné dans les affrontements qui les ont opposés depuis le 8 juillet dernier. La question n ?est pas celle-là en fait. Car, d ?abord, l ?armée israélienne a massacré les populations civiles sans défense de Ghaza, et à cette fin, elle a utilisé tous les moyens d ?une guerre classique avec ses missiles, son artillerie lourde et ses drones. Près de 2.180 massacrées, dans leur quasi-totalité des femmes et des enfants, dans une ville de 2 millions d ?habitants réduite en ruines. Si tel est le bilan à faire pour une armée classique, l ?une des plus puissantes et des mieux surarmées en matériel de guerre américain de dernière génération, alors oui, « Israël a gagné la guerre ». Ce que dit Benyamin Netanyahu, depuis l ?accord qu ?il a été forcé de conclure avec le Hamas pour un cessez-le-feu durable, est destiné à la consommation intérieure. Or, tel n ?est pas l ?avis des observateurs objectifs et des Palestiniens, qui, eux, ont des arguments beaucoup plus solides pour parler de victoire et la célébrer comme ils l ?ont fait à Ghaza. Pour la première fois depuis la création de d'Israël en 1948, la « vaillante » armée juive a perdu des dizaines de soldats d ?élite. L'armée israélienne, qui a avancé le chiffre de 67 décès dans ses rangs qui est sans doute beaucoup plus élevé, a dû se replier quelques jours auparavant dans des « positions défensives » en territoire israélien pour ne pas subir plus de pertes encore. C ?est dans les affrontements, le face-à-face sur le terrain, que le Hamas a gagné le combat. C ?est sur ce même terrain, en 2006, que les combattants du Hezbollah ont, eux aussi, gagné et obligé l ?armée israélienne à évacuer dans la plus grande précipitation les positions qu ?elle occupait dans le Sud-Liban. La peur a changé de camp car si la défaite militaire d ?Israël est claire au plan militaire, elle l ?est encore davantage au plan politique et psychologique. Oui, Hamas a atteint son objectif principal, la levée du blocus sur Ghaza qui dure depuis 8 ans, faisant plus de victimes qu ?une guerre. Sans le lancement des roquettes sur le sud d ?Israël, la situation des habitants de Ghaza resterait en l ?état pour l ?éternité. L ?Etat barbare d ?Israël a-t-il modifié sa position par générosité de c?ur ' Absolument pas ! Les Palestiniens ont pu obtenir par la force ce qu'ils n'ont pas eu par les multiples tentatives diplomatiques de la communauté internationale de ramener Netanyahu à la raison. Rappelons-nous le sort qu ?il a réservé à la Flottille de la paix qui voulait rompre le blocus sur Ghaza en 2010. Seul le langage des roquettes semble avoir ramené Netanyahu à la réalité. Le Premier ministre israélien sait désormais qu ?il n ?a plus d ?autre choix que d ?accepter le retour de l ?Etat sioniste aux frontières de 1967, d ?aller vers la « solution des deux Etats » avec la partie est d ?Al Qods comme capitale de la Palestine. Les Palestiniens sont, eux, plus déterminés que jamais à ne pas se laisser embarrasser par le veto américain au Conseil de sécurité à la proclamation unilatérale de leur Etat par l ?Assemblée générale comme membre de plein statut. Le président Mahmoud Abbas veut encore aller vite et plus loin. La Palestine peut à partir de son statut actuel d ?Etat observateur signer le traité de Rome, demander son adhésion à la Cour pénale internationale et accuser les dirigeants israéliens de « crimes contre l ?humanité ». Les organisations civiles et humanitaires internationales qui soutiennent le président palestinien dans cette initiative qu ?il vient d ?annoncer ont déjà constitué les preuves documentées de cette plainte que le procureur de la CPI a déjà laissé entendre qu ?elle était recevable. Horrifiée par la série de génocides qu ?Israël a commis à Ghaza et en Cisjordanie au motif hypocrite d ?assurer sa sécurité, l ?opinion publique internationale s ?est rangée plus que par le passé du côté de la cause palestinienne. C ?est sans doute avec ce soutien qu ?il faut évaluer la victoire des Palestiniens à sa juste portée. Pour toutes ces raisons, militaires, politiques et psychologiques, Israël se trouve aujourd ?hui dans une voie sans issue.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N A
Source : www.horizons-dz.com