Les négociations entre l'Algérie et l'Union européenne sur le
démantèlement tarifaire reprendront ce jeudi 16 février. Jusqu'ici, le
processus butait sur le volet industriel. L'Algérie, qui avait étayé ses
appréhensions quant à l'impact du démantèlement des tarifs douaniers concernant
les produits industriels importés de la Communauté européenne sur l'industrie algérienne,
attend les réponses de l'UE à ses propositions. Et tout dépendra de ces
réponses. Initialement, l'accord prévoyait, sur la base d'un échéancier, une
exemption totale des droits et taxes d'effets équivalents à partir de la date
de sa mise en Å“uvre, à savoir le 1er septembre 2005. Les produits concernés
sont également exonérés de toutes les restrictions quantitatives ou mesures
d'effet équivalent. Ce démantèlement progressif devrait suivre son cours
jusqu'à l'élimination totale des taxes et droits de douanes, au bout de cinq
ans, à partir de la deuxième année de l'entrée en vigueur de l'accord.
Avant ce round, les négociations entre les deux parties ont permis la
conclusion de plusieurs accords sur les produits agricoles, mais avaient buté
sur la liste des produits industriels que l'Algérie veut exclure du
démantèlement tarifaire, notamment les filières de la sidérurgie, l'électronique,
le textile, etc. L'Algérie avait indiqué que ses entreprises n'étaient pas
encore prêtes à la concurrence et de ce fait avaient besoin de plus de temps. Pour
ce faire, l'Algérie avait demandé, en 2010, une révision du calendrier du
démantèlement initialement prévu par l'accord. Cette demande portait
essentiellement sur le report, à 2020, du démantèlement tarifaire, au lieu de 2017,
ainsi que la révision des dates butoirs du démantèlement tarifaire progressif
et final. L'Algérie s'est basée sur une clause prévue dans l'accord et
autorisant, notamment, la possibilité de revoir le calendrier de levée des
barrières douanières dans le cas où l'industrie d'un des partenaires de
l'accord se trouve impactée par des échanges commerciaux déséquilibrés. Dans
l'une de ses déclarations, l'ambassadrice de l'UE en Algérie avait souligné la
logique de la démarche algérienne, du fait que 60 % de son commerce extérieur
s'effectuent avec les pays de l'UE et que les pertes induites par le
démantèlement tarifaire sont estimées à près de 2 milliards de dollars par an.
Il y a lieu de souligner que l'Algérie et l'UE avaient convenu de tenir, le
même jour, des discussions informelles en vue d'un accord bilatéral devant
faciliter l'accession de l'Algérie à l'OMC. Les
négociations sur cet accord bilatéral sont bloquées depuis 2008 et devraient
reprendre à l'occasion de ces discussions informelles.
A titre indicatif, les recettes douanières de l'Algérie ont atteint 578,64
milliards de DA (mds DA) en 2011, contre 492 mds de DA durant 2010, en hausse de 17,49%. Selon la direction
générale de la douane, l'amélioration des recettes douanières, entamée dès 2010
et poursuivie en 2011, a
été réalisée grâce au dispositif de contrôle mis en place par l'administration
douanière et aux efforts consentis dans le traitement efficace des marchandises,
ainsi qu'au résultat du gel du démantèlement tarifaire de l'Accord
d'association de l'UE et de la grande Zone arabe de libre-échange, selon une
source à la DGD.
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Posté Le : 14/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com