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Négociations sur le Brexit : "Il nous faut des progrès substantiels", affirme Juncker



Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé qu'il fallait encore "des progrès substantiels" avant de trouver un accord sur le Brexit, estimant que la question de l'Irlande notamment était "ultra difficile".
Dans un entretien avec le journal Le Monde ce week-end, M. Juncker a déclaré vouloir "croire que nous trouverons un accord avec nos amis britanniques entre les Conseils européens de la semaine prochaine et celui, possible, de novembre".
"Il nous faut donc des progrès substantiels, dont nous devrions pouvoir prendre acte la semaine prochaine", a-t-il estimé, ajoutant: "Ceux qui mettent tous leurs pions sur l'hypothèse d'un désaccord se trompent: il faudra trouver un accord. Et je crois que nous le trouverons". Il a toutefois ajouté se préparer à un "no deal". "Pas parce que nous le souhaitons mais parce que c'est un principe de bonne administration de se préparer à ce que l'on ne veut pas". Certains pays membres "estiment que nous devrions progresser plus vite. J'ai de bonnes raisons de ne pas le faire: nous n'insistons pas trop, car cela serait vu à Londres comme une provocation", a-t-il également affirmé.
Dans une semaine, les dirigeants de l'Union européenne (UE) se retrouvent donc à Bruxelles pour un sommet qualifié de "moment de vérité" pour le Brexit, et aucun accord n'a pour l'instant été trouvé entre Londres et ses partenaires sur le moyen de faire contrôler par les douanes de l'UE les biens transitant par la province britannique d'Irlande du Nord.
Interrogé à ce sujet, M. Juncker a estimé que la question de l'Irlande était "évidemment ultra difficile". "Il est vrai que nous ne sommes pas là où nous devrions être pour conclure", a-t-il relevé. "Ce n'est pas l'UE qui impose ce débat aux Britanniques et aux Irlandais: c'est la décision souveraine britannique qui a entraîné cette difficulté", a-t-il indiqué.
M. Juncker a également été interrogé sur le dossier du projet de budget 2019 de l'Italie, que ce pays doit soumettre lundi à la Commission européenne, un exercice à haut risque pour Bruxelles qui, en exigeant le respect des règles de l'UE, risque de renforcer le courant populiste.
Au coeur des préoccupations de la Commission européenne, la dette publique italienne, qui représente quelque 131% du Produit intérieur brut (PIB), soit le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce.
Bruxelles exige de l'Italie qu'elle modère ses dépenses et réduise son déficit public.
"Je n'ai rien contre l'Italie, bien au contraire. Je l'aime. Que l'on arrête de nous décrire comme des monstres froids et bunkérisés, insensibles à l'appel des peuples", déclare M. Juncker dans Le Monde.
"Les autorités italiennes sont libres de leurs choix, dans ce domaine comme dans ceux du revenu minimum ou de la fiscalité des entreprises. Elles doivent toutefois respecter les règles pour ne pas mettre en péril la solidarité européenne", a-t-il martelé.
Par ailleurs, le Parlement européen a voté la semaine passée pour l'activation de l'article 7 du traité de l'UE, qui pourrait à terme conduire à des sanctions contre Budapest avec l'appoint d'eurodéputés PPE.
A ce sujet, M. Juncker a jugé vendredi que "M. Orban n'a plus sa place au sein du PPE".
"Je l'ai dit lors du sommet (de notre famille politique) à Salzbourg (le 20 septembre). Même si je respecte l'homme, je vois beaucoup d'incompatibilités entre ses paroles et les valeurs chrétiennes-démocrates sur lesquelles la famille PPE est fondée. A moins qu'il nous garantisse qu'il respecte les valeurs fondamentales et le programme électoral du PPE", a-t-il estimé.


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