Algérie

NEGOCIATIONS ENTRE LE POLISARIO ET LE MAROC Pas de bonne volonté de Rabat



Le Maroc n'a manifesté aucune bonne volonté s'agissant des négociations qui débuteront le 18 juin, et qui interviennent dans un climat plutôt «défavorable». Rabat continue de commettre les pires exactions dans le territoire occupé contre les Sahraouis.  «Nous ne sommes pas optimistes sur l'aboutissement des négociations entre le Front Polisario et le Maroc», dont le premier round est prévu pour les 18 et 19 juin, à Manhasset (Road Island) a déclaré, hier, Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la RASD, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade sahraouie à Alger. «Le Maroc est intransigeant et bénéficie de complicités de certaines puissances pour accepter d'aller vers une solution négociée qui arrangerait les parties en conflit», a poursuivi le ministre des AE de la RASD. Si du côté du Front Polisario, on ne croit pas tellement à ces négociations, il n'en demeure pas moins qu'elles constituent, aux yeux des Sahraouis, selon Ould Salek, un test pour les Etats membres du Conseil de sécurité ou ceux qui se trouvent en dehors et qui ont aidé ou encouragé le Maroc à se cramponner à ses positions actuelles, de réviser sa politique par rapport à la question du Sahara Occidental. «Tous les pays de la région, notamment les pays se disant amis du Maroc ont à gagner dans le règlement de ce conflit», a soutenu le ministre, qui, même s'il reste peu convaincu quant à la bonne volonté du Maroc, espère que ces négociations puissent, tout de même, conduire à faire pression sur Rabat pour que ce dernier respecte l'objectif des négociations tel que «déterminé par la résolution 1.754 du Conseil de sécurité». Il ajoute «nous espérons que les amis du Maroc comprennent que la paix dans la région est tributaire du droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même». Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a déploré, par ailleurs, que le Front Polisario n'ait reçu, jusque-là, aucun indice de la part des Marocains lui permettant de croire à des négociations «sérieuses» entre les deux parties.  Ne sachant quelle sera l'attitude de la délégation marocaine, lors de ces négociations, le ministre sahraoui, faisant allusion aux propositions dont le Maroc voudrait faire part au représentant sahraoui, indiquera simplement que l'ordre du jour des négociations ne sera pas autre que celui d'entamer des négociations en vue de parvenir à une solution politique permettant d'assurer l'autodétermination du Sahara. Il rappellera «depuis 1975, le Maroc n'a pas pu venir à bout à la résistance du peuple sahraoui».  Le ministre est ensuite revenu longuement sur le principe d'autodétermination des peuples «un principe consacré par la Charte africaine depuis le début des années 1960» et par les textes et lois internationales, dit-il.  Le Maroc de Mohamed VI est aux antipodes de la légalité internationale. Selon le conférencier, le roi du Maroc, en reniant les plans de paix (Houston et plan Baker), s'est mis dans une situation nettement en recul par rapport à la période Hassan II.  Ould Salek, en réitérant son inquiétude de ne pas voir, à quelques jours de la tenue de ces négociations, le Maroc «manifester de bonnes intentions», fera savoir que le Front Polisario qui a constitué sa délégation composée de Brahim Ghali, représentant du Polisario en Espagne, de Mohamed Ould Khedad, chargé des relations entre la Minurso et le Polisario, de Ahmed Boukhari, représentant auprès de l'Onu et Mahfoud Ali Beiba, président du parlement sahraoui, «est disposé, avec toute sa bonne volonté, à entamer le processus des négociations». Le conférencier indiquera, enfin, que le peuple sahraoui continuera sa lutte pour sa souveraineté en n'excluant aucun moyen. Et c'est aux Sahraouis de décider de la question.


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