Autant le «processus d'Astana» initié par la Turquie, l'Iran et la Russie pour relancer le processus de paix en Syrie a permis de notables avancées dans cette direction qui ont eu pour résultat l'instauration dans ce pays de zones de désescalade dans lesquelles le conflit armé entre le régime et ses opposants a sinon totalement cessé, du moins a nettement baissé en intensité créant ainsi un climat propice pour des négociations entre les belligérants en vue d'une solution politique, autant celui de Genève placé sous l'égide de l'ONU n'a rien produit en ses sept rounds et fait entrevoir qu'il ne faut encore rien attendre de son huitième qui a débuté avant-hier mardi.En effet, avant même que ce huitième round ne démarre ses chances d'avoir lieu ont été sérieusement hypothéquées par la déclaration intempestive d'un membre de l'opposition par laquelle il a affirmé que celle-ci maintient sans équivoque sa revendication du «départ » de Bachar El Assad avant toute discussion sur une solution politique au conflit. Sa sortie intempestive est la preuve manifeste que l'opposition au nom de laquelle il s'est exprimé refuse à l'évidence de prendre acte qu'elle n'est plus en capacité d'imposer son préalable pour la bonne raison que Bachar El Assad dont elle veut le départ et son régime ont remporté sur elle des victoires militaires qui ne les prédisposent nullement à l'entendre.
Pourtant, cette même opposition avait paru une semaine avant l'ouverture du huitième round de Genève s'être convertie au pragmatisme dicté par la réalité du terrain militaire en rendant public un accord intervenu à Ryadh entre ses factions disposant que celles-ci ont convenu qu'une seule et même délégation les représentera aux négociations de Genève et de ne pas mettre sur la table de celles-ci les conditions qu'elles savent totalement inacceptables par le régime maintenant consolidé par ses succès lui ayant permis de reprendre le contrôle de pratiquement l'ensemble du territoire syrien.
Nul n'est dupe que le revirement de cette opposition a une cause qu'il faut rechercher du côté de Ryadh qui abrite, finance et instruit en leur conduite ses dirigeants. C'est à l'évidence Ryadh qui en manipule le comportement avec pour objectif le torpillage du processus de Genève dont l'on sait que la monarchie wahhabite n'en a pas voulu en réalité sauf à ce qu'il lui donne satisfaction sur l'objectif qui est le sien : mettre fin au régime de Bachar El Assad. Cette fois pourtant la monarchie wahhabite a pris le risque de faire perdre à l'opposition syrienne qu'elle parraine et à laquelle elle fait injonction ce qui lui reste de «cartes » qui en font une partie prenante du conflit avec laquelle le régime serait tenu de dialoguer et de négocier.
Sans remettre en cause le processus de Genève, les puissances qui ont initié celui d'Astana pourront face aux errements qui sont ceux de l'opposition syrienne téléguidée par Ryadh poursuivre leur concertation en dehors de son cadre en faisant valoir qu'elles font réellement avancer le processus de paix en Syrie. Elles n'ont pas tort car il se trouve qu'elles sont les puissances qui par leur engagement dans le conflit et leur position géostratégique dans la région détiennent «in fine » les clés de sa résolution et que de ce fait ce que la monarchie wahhabite continuera à entreprendre pour leur faire obstacle n'est que fuite en avant de sa part dictée par son refus de se rendre à l'évidence que la guerre de Syrie est bel et bien perdue pour elle.
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Posté Le : 30/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com