Algérie

NEDROMA : Des commerçants se liguent contre le passavant



Le passavant fait encore parler de lui. Cette fois-ci, les commerçants de la ville de Nedroma, qui en subissent d’affreuses conséquences, se sont réunis en association pour faire valoir leur droit au commerce en toute liberté, du moins comme le reste de l’Algérie, et lutter pour des assouplissements de cette loi ou pour sa suppression carrément. Devant l’incapacité flagrante de ne pouvoir s’approvisionner, ils ont tout simplement adressé une correspondance au Président de la République et aux plus hautes instances concernées du pays: le ministère des Finances, le Parlement, le chef du Cabinet des Douanes.


Ce rapport, fait en collaboration avec l’Union générale des commerçants et artisans de la daïra de Nedroma, en 27 pages, explique leur désarroi de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de la population après avoir frappé à toutes les portes. L’instauration du passavant dans la zone frontalière de Tlemcen ne laisse plus les mains libres aux commerçants qui doivent être présents à chaque poste de douane pour contrôle de la marchandise. Parfois, ce ne sont que des transporteurs qui sont chargés des déplacements de marchandises dans des semi-remorques. Ils doivent attendre pendant des heures l’arrivée du propriétaire de la marchandise. Et que dire d’un propriétaire qui attend 4 camions ? Il faut ensuite faire viser le passavant à l’arrivée à Nedroma et surtout montrer que la durée du voyage et l’itinéraire ont été respectés.


Même les détaillants qui achètent cette marchandise visée par les deux postes de douane doivent passer devant la douane pour contrôle et recensement de la marchandise. En cas de non-respect de ces mesures, c’est une amende équivalant à 10 fois le montant de la marchandise et du véhicule qui devrait être versée, outre un emprisonnement allant d’un jour à 20 ans. C’est ainsi que pour éviter ces tracasseries, qui parfois mettent un frein au développement des zones frontalières, beaucoup de commerçants ont changé d’activité ou se sont délocalisés hors de la zone d’instauration du passavant. Ce qui s’est répercuté sur les emplois. Ce qui pénalise aussi, bien entendu, beaucoup plus le consommateurs qui sent le décalage des prix de tous les produits de première nécessité par rapport à une autre ville distante de seulement 35 km (Remchi et Nedroma par exemple). Pour éviter l’exode d’autres commerçants, cette association exhorte les principales instances concernées à revoir le découpage des zones et avancer les postes de contrôle un peu plus vers les frontières, car «à 70 km de la frontière, il n’y a pas de contrebande», soutiennent-ils. La contrebande s’opère bien sur la frontière même et c’est là qu’il faut multiplier la surveillance. Il est rappelé dans le rapport qu’une commission dépêchée dans la zone d’instauration du passavant n’a rien entrepris et ses conclusions n’ont jamais vu le jour. Aussi, plusieurs autres correspondances envoyées depuis plus d’un an pour un allègement des mesures sont restées lettre morte. Il faut signaler également que 19 communes (dont Nedroma et Ghazaouet) font partie de la zone d’instauration du passavant, alors que seulement 7 communes sont limitrophes du royaume chérifien.




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