Nedjma n'exclut pas le recours au conseil national Dans le cas où l'ARPT n'opère pas le rééquilibrage du marché de la téléphonie

L'opérateur de téléphonie mobile Nedjma pourra faire appel au conseil national pour trancher sur la question relative à la nécessité de l'intervention de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) pour rééquilibrer le marché de la téléphonie mobile.
Lors d'une soirée organisée avant-hier à Riadh El Feth, Joseph Ged, directeur général de l'opérateur, a précisé dans ce cadre que cette éventualité est fort possible, puisque ce conseil est la plus haute instance judiciaire pouvant trancher dans ce genre de conflit, rappelant que «l'ARPT a affiché un niet catégorique quant à la mise en place de mesures adéquates dans le but de créer un environnement concurrentiel permettant à tous les opérateurs de créer de la valeur et protéger la liberté des consommateurs de choisir librement leur opérateur tout en gardant le même numéro».
Le même responsable s'est interrogé sur l'objectif de l'adoption de l'autorité de régulation actuelle puisqu'elle est profitable uniquement à l'opérateur dominant, et ce, malgré le taux important des investissements de Nedjma qui égale ou dépasse ceux consentis par l'opérateur dominant.
Il regrette, dans ce contexte, que «l'évolution des parts de marché ne soit plus liée aux investissements réalisés et à la performance commerciale, mais plutôt à la capacité d'un opérateur dominant pour renforcer son pouvoir à travers des pratiques arbitraires». Il assure que «l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a constaté la situation de dominance en se fondant principalement sur le critère du chiffre d'affaires dans sa décision du 7 février 2007, soulignant que «cette analyse n'a jamais été remise en cause».
S'appuyant toujours sur les chiffres, Joseph Ged a déclaré que «la valeur globale du marché est fortement concentrée au profit de l'opérateur dominant OTA qui a atteint, en 2011, un chiffre d'affaires de 135 milliards DA, pour 59 milliards DA à WTA et 53 milliards DA à ATM (Mobilis), ce qui constitue un écart de 20% entre l'opérateur dominant et le groupe d'opérateurs».
Toujours en étalant des chiffres, il a indiqué que Nedjma a investi depuis 2004 environ 2 milliards de dollars. Toutefois, la société a choisi depuis la fin de l'année 2011 de ne pas transférer les excédents financiers, préférant les réinvestir. Ce qui fait de l'opérateur le premier investisseur dans le secteur des télécommunications en Algérie depuis 2009, tandis que l'opérateur dominant a injecté la même valeur sous la forme d'investissements au cours de la période allant de 2004 à 2011.
Résultat, «l'excédent de Djezzy a atteint 6 milliards de dollars, tandis que celui de Nedjma a enregistré depuis le début des opérations commerciales, soit en 2005, des pertes de 230 millions millions d'euros», précise l'intervenant. Evoquant la question de la troisième génération, Joseph Ged a regretté que cette technologie ne soit pas d'actualité, car elle aurait amené à une croissance notable dans le secteur, ajoutant que son entreprise a entamé les investissements pour l'adoption des nouvelles technologies en prévision de l'introduction de la 3G. «Nous n'avons pris aucune date au sérieux quant au lancement de la 3G», a-t-il déclaré.
Un nouveau clip en hommage à Warda
Joseph Ged a profité de la soirée ramadhanesque pour présenter en exclusivité la nouvelle version du nouveau vidéo clip de la défunte Warda El Djazaïria, tourné avant sa mort. Cheb Khaled et Baâziz participent au clip Mazal Waqfine (nouvelle version avec de nouvelles paroles), qui sera diffusé bientôt sur les différents canaux public et privé. Le directeur général a profité de l'occasion pour présenter, en avant-première devant les journalistes, ce clip de la défunte Warda El Djazaïria.