Algérie

Nedjma brille sur Tlemcen



Je suis fier d'avoir essayé de transmettre par La Troisième Vie de Kateb Yacine la mémoire de sa troupe ». En 1972, Kateb Yacine débarque à Tlemcen, accoutré de son habituel chapeau de paille et son ensemble bleu. La silhouette avait alors choqué un responsable qui devait l'accueillir pour le montage d'une pièce. On s'attendait à un homme conformiste avec costume et cravate. C'était mal connaître le personnage. Pis encore, l''uvre théâtrale était plus « offensante » que le créateur lui-même. Dans Voix de femmes où la mère de Yaghmoracen a été jouée par les lycéens de Malika Hamidou au jardin public en présence d'une personnalité marocaine, « certains avaient pris leurs jambes à leur cou par peur des représailles. Ce n'est pas une fable. Pourtant, Yacine ne voulait qu'expérimenter l'arabe populaire ». Trente-huit ans plus tard, l'auteur de Nedjma est retourné à Tlemcen par le biais de Brahim Hadj Slimane, journaliste et poète, pour nous présenter La troisième vie de Kateb Yacine, un documentaire de 26 minutes retraçant un pan de ce monument littéraire.Des témoignages de gens précieux mais humbles, comme Mahfoud Lakroum à la maison de la culture Abdelkader Alloula, un autre nom de référence. Le public a eu droit à une lecture en musique d'extraits de poèmes de L'homme aux sandales de caoutchouc, par des artistes locaux. Avec un verbe éloquent, Brahim Hadj Slimane, comme torturé par une ingratitude de gens incultes à l'égard de l'auteur de La Poudre d'intelligence dépoussière, dans un bref entretien, les mémoires volontairement amnésiques. « Quand Kateb Yacine est rentré en Algérie en 1962, ramené par Ali Zammoum, il a tout de suite entamé le travail théâtral en prenant une troupe avec le langage du peuple, en arabe parlé. De plus, l'action culturelle des travailleurs était une coopérative théâtrale à Sidi Bel Abbès. Ce qui me révolte, c'est qu'aucune de ses pièces n'ait été éditée, de même qu'aucune de ses 'uvres, ni l'histoire de cette troupe ne soit éditée pour être connue du public. Je trouve que c'est une honte ! »


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