Nécessité de mécanismes pour permettre aux personnes nées de parents inconnus de vivre dignement

La nécessité de mettre en place davantage de mécanismes à même de permettre aux enfants nés de parents inconnus de vivre, une fois majeurs, dans la dignité et de jouir des droits civiques comme étant des citoyens à part entière, a été soulignée, mardi à Alger, par des défenseurs actifs de la cause.Les contraintes d'ordre social comme juridique que rencontrent les enfants nés hors mariage, abandonnés puis adoptés par des familles, notamment, lorsqu'ils atteignent l'âge adulte, ont été mises en exergue lors d'une rencontre tenue au Palais de la culture Moufdi-Zakaria sous le thème "Hommage à toutes les mères", pour sensibiliser l'opinion publique de la réalité amère, voire choquante que vivent ces personnes, pourtant innocentes.Les contraintes administratives, particulièrement celles rencontrées lors du retrait des pièces d'état civil ou pendant la scolarité, qui souvent finit par un échec "obligé", ont été évoquées par des témoignages pour dire tout le mal causé à des personnes dont le seul tort commis c'est d'être nées de parents inconnus et qui se retrouvent engagées dans une longue et dure quête identitaire car connaître son identité est un apaisement, ont-ils noté.Après avoir présenté son propre combat qui aura duré une vingtaine d'années pour retrouver sa vraie mère, le président du conseil de la Fondation "Zerguine et Zerdazi" pour la protection et la promotion des droits de l'enfant, Mohamed Chérif Zerguine, a relevé qu'il était inutile de traiter au cas par cas pour permettre à ces personnes d'être considérées comme des "personnes normales", plaidant pour davantage de mécanismes et de lois.A ce propos, M. Zerguine, auteurs de plusieurs livres sur la question, a appelé les législateurs, les hommes de foi et les universitaires à fournir des efforts pour créer des mécanismes capables de rendre la vie plus simple et facile aux personnes nées de parents inconnus, car "il s'agit de personnes innocentes que nul n'a le droit d'empêcher de vivre"."La vie est allouée par Dieu. La vie est un bien sacré que nul n'avait le droit de piétiner", a-t-il déclaré, appelant, par ailleurs, les parents adoptant à "faire grandir l'enfant adopté avec sa vérité pour éviter de provoquer des troubles dans son for intérieur", a insisté M. Zerguine pour qui le test ADN pour rétablir la filiation de l'enfant né sous X représente la solution idoine pour mettre fin aux interrogations.Dans le même contexte, des représentantes de pouponnières et d'associations de droits des enfants abandonnés ont relevé l'importance de recourir aux moyens scientifiques pour identifier la filiation et de porter les enfants adoptés sur les livrets de famille pour qu'ils puissent mener une vie de famille et une scolarité sans contraintes ni frustrations.Elles ont appelé aussi les personnes concernées à "affronter la société sans aucun complexe ni remord, à s'assumer pleinement sans gâcher leurs chances de réussir et à vivre sans être obligées de dépendre d'autrui ni de se justifier".