Nécessité de faire éclore et capitaliser le potentiel des jeunes

Dans le cadre du Forum national des arts dramatiques, qui s'est déroulé du 30 novembre au 4 décembre dans la ville de Baraki, englobant la sixième édition des journées théâtrales et les journées de formation d'arts dramatiques, organisée par l'association «Les fidèles du théâtre» de Baraki et la coopérative Mezghana, des ateliers d'actorat ont été organisés au niveau de l'auberge Hassiba-Ben Bouali d'Hussein Dey au profit d'une vingtaine de jeunes, animés par le metteur en scène Haroun Al Kilani.C'est dans une ambiance studieuse que les jeunes comédiens venus des différentes associations théâtrales des wilayas limitrophes ont participé à l'atelier en mettant en pratique les premières notions théoriques dispensées par Haroun Al Kilani.Il confie à ce propos : «Nous avons commencé par une première séance théorique et on a enchaîné sur des séances pratiques. Il s'agissait d'abord de poser une méthodologie depuis le premier contact du comédien avec le texte jusqu'aux applaudissements.» Le metteur en scène a également souligné qu'il était important de faire prendre conscience aux stagiaires que devenir comédien est avant tout un choix de vie, pas seulement un métier, mais un contrat moral entre le comédien et son public. Le metteur en scène expliquera aussi qu'un bon comédien doit être un artiste complet, être passionné et doté d'un grand dynamisme qui transporte le spectateur dans son univers.Haroun Al Kilani a précisé, à propos des principaux objectifs de ces ateliers, qu'«il s'agit avant tout d'une mise à jour des connaissances des stagiaires, mais également c'est un échange d'apprentissage. Pour être vivant le théâtre se nourrit de pratique, d'échanges. Dans cet atelier, j'ai découvert des talents qui ne demandent qu'à éclore. Il faut qu'on prenne conscience qu'un seul mot peut changer le parcours d'un comédien». Il expliquera dans ce sens le souci qu'il met à donner toute la liberté aux stagiaires de s'exprimer dans un esprit d'interactivités car l'art est avant tout synonyme de liberté. L'animateur de l'atelier d'actorat organisé dans le cadre du Forum des arts dramatiques, soulignera l'importance de ce genre d'ateliers surtout pour les jeunes comédiens des associations et coopératives théâtrales qui n'ont pas un accès facile aux planches des théâtres étatiques. Il dira aussi qu'il «aurait aimé recevoir des jeunes des wilayas du Sud qui sont les plus lésés en la matière. Un seul institut dramatique pour tout le territoire national cela reste insuffisant à absorber tous les potentiels et l'armada de jeunes comédiens talentueux qui se trouvent dans le domaine du mouvement amateur.» Il ajoutera : «Aujourd'hui, il est devenu primordial de véritablement se concentrer sur la formation qui doit être prise en charge en haut lieu, notamment en offrant les espaces adéquats. Il devient aussi urgent de trouver les moyens d'effacer les distances géographiques entre les artistes. Dans le grand Sud algérien il y a des terres fertiles de jeunes talents, qui malheureusement, n'ont pas les moyens d'assister à ce genre d'ateliers de formation. Il devient important que des instituts de formation dans les arts dramatiques soient édifiés dans les wilayas du Sud, intensifier les échanges entre les professionnels, raccourcir les distances entre le Nord et le Sud afin de faire fructifier les talents sur tout le territoire algérien, qui souvent n'ont pas accès aux planches des théâtres faute de soutien.»Par ailleurs, en plus de l'atelier de formation, il y a également eu un cycle de conférences-débats en soirée animé par Driss Gergoua et Boukhouh.Aujourd'hui, se déroulera la cérémonie de clôture à la Maison de la culture Moufdi-Zakaria de Baraki avec la remise symbolique de la 6e Couronne d'or pour le meilleur spectacle complet qui sera plébiscité par le public qui était présent durant toute la manifestation à Baraki.S. B.